Au terme de quelles opérations mentales et scripturales un texte devient-il, dans une autre langue, un autre texte ? Pour mieux comprendre comment naissent les traductions, on se penchera ici sur les documents de travail de traductrices et de traducteurs : biffures et permutations, ratures et repentirs, palettes et retouches exposent sur la page un processus encore peu étudié : la traduction à l’œuvre. Associant traductologie et génétique des textes, la génétique des traductions invite à observer le travail des traducteurs sous ses multiples aspects : rédaction, péritexte, correspondance avec l’auteur, réflexions sur la pratique, etc. 

Il aura fallu attendre un numéro de Genesis paru en 2014 pour que les noces de la génétique et de la traductologie soient enfin célébrées sans restriction ni exclusive, et qu’y soient conviés des traducteurs non-poètes et même non-écrivains – des traducteurs tout court, si l’on peut dire, dont la revue reproduit les brouillons en nombre, et en couleurs. Depuis, la revue Transalpina (Caen, 2015, n° 18) a consacré un numéro à la genèse des traductions dans le domaine de la littérature italienne, et la revue Linguistica Antverpiensia (Anvers, 2015, n° 14) a tracé les contours d’une génétique des traductions, ou « genetic translation studies » ; plus récemment, la revue Palimpsestes  (Paris, 2020, n° 34) a consacré à ce champ d’étude un numéro spécial, « Dans l’archive des traducteurs », et la revue Meta: Journal des traducteurs un numéro thématique « Translation Archives » (Montréal, 2021, n° 66). Certaines séances du séminaire poursuivront la réflexion menée autour des rapports entre multilinguisme et traduction ; d’autres s’attacheront à étudier le dossier génétique d’une traduction – et les méthodes permettant de l’analyser sous ses diverses formes et dans toutes ses dimensions.

Équipe Multilinguisme, Traduction, Création

Coordination : Patrick Hersant


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