Séminaire :
Multilinguisme, Traduction, Création /2018-201907/12/2018 - 07/12/2018, ENS, 45 rue d’Ulm 75005 Paris, Salle de Réunion (Pavillon Pasteur), sous-sol. 17h00 à 19h00
RÉSUMÉ : Les archives ethnographiques deviennent de plus en plus accessibles, et une approche traductologique et génétique des « manuscrits de terrain » (documents de travail, fiches, croquis, journaux ethnographiques, carnets…) est maintenant possible : les chercheurs peuvent désormais jouir d’un accès privilégié aux phénomènes de surdétermination linguistique – hétéroglossie, multilinguisme, lexique emprunté aux langues vernaculaires… – des expériences ethnographiques, sur les traces des processus sous-jacents à l’invention de l’Autre.
À l’occasion de la parution de l’ouvrage collectif Traduire l’Autre. Pratiques interlinguistiques et écritures ethnographiques (sous la dir. d’A. Lavieri et D. Londei, L’Harmattan, 2018, nouvelle collection « Cahiers d’ethnotraductologie »), cette table ronde interrogera la dimension interdisciplinaire – méthodologique et épistémologique – que la traductologie partage avec l’anthropologie et l’écriture ethnographique, à la lumière des enjeux épistémiques activés par les pratiques traduisantes. Les opérations traductives ne se limitent jamais à des transferts uniquement linguistiques, mais constituent toujours des pratiques cognitives, culturelles, symboliques et sociales qui orientent et transforment la relation entre description et interprétation, traditions et savoirs, croyances et connaissances.
—
Antonio Lavieri est maître de conférences (HDR) en linguistique française et traduction à l’université de Palerme. Membre de l’équipe Multilinguisme, Traduction, Création, il coordonne le groupe de recherche « Traductologie et anthropologie des savoirs » (Do.Ri.F Università). Ses recherches et ses publications portent principalement sur la relation entre les imaginaires discursifs du traduire et les formes rationnelles de la traductologie savante.
Danielle Londei est professeur de Langue et culture françaises au département d’Interprétation et traduction de l’université de Bologne. Ses recherches portent sur l’interdisciplinarité des approches linguistiques et culturelles, en se référant tout particulièrement à l’historiographie, à l’anthropologie culturelle et aux philosophies de la complexité. Elle a produit de nombreux essais sur ces thématiques et organisé plusieurs colloques internationaux.
Éric Jolly est anthropologue et chercheur au CNRS. Directeur de l’Institut des mondes africains (imaf), ses recherches en Pays dogon, terrain phare de l’école Griaule, l’ont conduit à travailler sur l’épistémologie et l’histoire de l’ethnologie française, en particulier sur les premières grandes missions ethnographiques, sur l’écriture des ethnologues et sur l’usage de leurs archives.