Flaubert, "Médiations : presse, édition, traduction, adaptation (II)" / 2019-2020

14/03/2020, ENS, Salle des Actes, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris (10h-14h)

Picasso, La Lecture (1932)

Atsushi Yamazaki (université Chukyo, Nagoya) : « Suggestion et médiation : du bovarysme au bouvardisme »

Cette communication vise à dégager une certaine conception socio-psychologique à l’œuvre dans Bouvard et Pécuchet, que Flaubert a élaborée à partir de sa documentation sur le magnétisme et qu’il a appelée « théorie de la suggestion ». On pourrait la rebaptiser « bouvardisme », afin de souligner son affinité conceptuelle avec le fameux bovarysme. Jules de Gaultier, inventeur du « bovarysme », partage le même contexte épistémologique que des auteurs auxquels Flaubert se réfère, comme Louis Figuier ou Alfred Maury ainsi qu’avec des représentants de la psychologie sociale naissante comme Gabriel Tarde ou Gustave Le Bon. Tous ces auteurs renvoient à la suggestion magnétique ou hypnotique : l’hypnose comme modèle paradigmatique pour la psychologie sociale. La relecture de l’ouvrage de Gaultier mettra en évidence une autre affinité philosophique entre le bovarysme et le bouvardisme : la mise en question de deux illusions fondamentales, celle du libre arbitre et celle de l’unité de la personnalité. Enfin, la théorie de la suggestion se présente également comme une théorie de la médiation. D’où la nécessité d’en cerner la portée par rapport à la théorie de la médiation proposée par René Girard. Cela permettra d’en montrer l’importance dans Madame Bovary, roman dont l’analyse a contribué à la conceptualisation non seulement du bovarysme mais aussi de la théorie girardienne de la médiation.

 

(Ré) Ecouter la séance de Atsushi Yamazaki :

      MARS-2020_Yamazaki

Madame Bovary, trad. par Anders Bodegård (Bonniers, 2012)

Hans Färnlöf (université de Stockolm) : « La médiation de Madame  Bovary en suédois : traduction et réception »

L’étude analyse l’introduction et le statut actuel de Madame Bovary et de Flaubert en Suède, notamment en suivant la consécration critique de Flaubert au cours du XIXe siècle et en comparant la traduction initiale du roman (1883) avec la traduction la plus récente (2012).

 

 

 

 

 

(Ré) Écouter la séance de Hans Färnlöf :

      MARS-2020_Farnlof