Le roman de mœurs au 19e siècle entreprend d’analyser et de représenter les manières d’être ensemble propres aux divers groupes sociaux. Au cœur de ces tableaux de mœurs se situe le problème de l’aptitude des individus à faire société et la question des formes que prend cette aptitude dans des contextes socio-historiques variés. La question de la sociabilité est ainsi centrale à l’anthropologie romanesque de Flaubert qui interroge, dans la lignée de Balzac, la question du lien social, à une époque de démocratisation des comportements et des sensibilités. Selon Tocqueville, l’imaginaire démocratique aboutit à reconnaître en toute altérité une identité essentielle, à faire d’autrui, quel qu’il soit, un semblable. Pourtant, explique l’auteur de De la démocratie en Amérique, les mœurs démocratiques ne vont pas dans le sens d’un accroissement de la sociabilité — ce penchant à rechercher la société de ses semblables —, mais bien au contraire favorisent le développement de l’individualisme. En 1836, Balzac affirmait qu’« en France, les associations d’hommes sont impossibles ». Qu’en est-il de Flaubert ? Le séminaire se propose, pour la 2e année consécutive, d’étudier la représentation des groupes sociaux dans son œuvre, afin d’analyser la manière dont les individualités y interagissent, s’y agrègent ou s’en retranchent.

 

 

Coordinatrices : Juliette Azoulai et Florence Pellegrini

(Les liens de connexion aux séances en visio-conférence seront adressés par voie électronique à la liste de diffusion du séminaire Flaubert ; si vous souhaitez être ajouté.e à cette liste de diffusion ou seulement recevoir les liens Zoom, merci d’envoyer un mail à Juliette.Azoulai@univ-eiffel.fr)