Séminaire :
Séminaire génétique et histoire des arts / 202216/06/2022, Visio conférence. 14h30-16h30
Le projet de recherche collectif sur Le lexique de la peinture entend rassembler un corpus de textes secondaires, parfois inédits, relatifs à la théorie de l’art et à la pratique d’atelier (traités d’art, livres de recettes de peintures, commandes, lettres d’artistes, etc.). Transcrits, encodés en XML-TEI et balisés par une équipe de linguistes et de philologues, ils seront stockés dans une base de données ayant vocation à être mise en ligne au terme du projet.
En premier lieu, Anna Sconza présentera l’activité de recherche de ce groupe, constitué il y a deux ans et dont les activités sont documentées sur le carnet Visibile parlare, qui s’est formé à l’occasion d’un double colloque en 2019, relatif aux écrits, aux sources et à la réception de Léonard de Vinci. L’actuelle constitution d’un corpus d’écrits, composé de cinquante titres environ, de genres et d’époques différentes, exploité conjointement par des lexicographes, des historiens de la langue et des historiens de l’art, fera l’objet d’un Dictionnaire historique des termes de peinture bilingue et diachronique, adossé à la base de données contenant le corpus préétabli. Dans ce corpus, certaines pistes de recherche recoupent celles privilégiées par l’ITEM. En particulier l’évolution diachronique et la polysémie d’un terme feront l’objet d’étude dans la rédaction de fiches lexicographiques, dont Margherita Quaglino présentera le modèle dans la deuxième partie de notre intervention.
En troisième lieu, nous souhaitons entrer dans la perspective propre à l’équipe de « Génétique et histoire des arts » de l’ITEM par l’étude des sources textuelles et visuelles, ainsi que des influences contextuelles ayant nourri la genèse des Considerazioni sulla pittura du connaisseur d’art Giulio Mancini, qui fut une figure centrale du contexte artistique de la Rome du XVIIe siècle. L’édition établie dans les années 1950 de son traité principal demande en effet à être revue et analysée à la lumière de la documentation nombreuse qui a émergé depuis et dont parlerons Julia Castiglione et Elisa Spataro (Villa ai Tatti / Università La Sapienza). La découverte des autres traités de l’auteur, de ses lettres et d’autres exemplaires manuscrits des Considerazioni permettent désormais un travail nécessaire sur la sédimentation des différents textes du traité tout au long des deux décennies de sa rédaction. Tout au long de cette période, la circulation des manuscrits, le travail discontinu de l’auteur sur des copies qu’il expédiait, permettent de croiser la question documentaire à une réflexion sur les pratiques de sociabilité. Une telle manifestation – la première sur cet auteur – permettrait sans doute de déboucher sur une réflexion méthodologique plus vaste, relative à la manière de définir les sources et les couches du travail d’écriture dans un contexte de rédaction complexe et discontinue, qui a pourtant mené à une théorie innovante et inédite de la perception et de l’analyse des tableaux.