La métamorphose dans les œuvres de Simone et André Schwarz-Bart : entre gilgul et mofwaze.
Le point de départ de nos échanges dans le cadre du séminaire annuel autour de l’œuvre de Simone et d’André Schwarz-Bart sera d’explorer les figures de la métamorphose, telles qu’elles apparaissent dans les textes et les archives de ces auteurs. Concept incarnant la matérialité du travail génétique par excellence, la métamorphose, comme le manuscrit, est une figure du passage. L’étude des métamorphoses dans l’oeuvre sera problématisée, notamment à partir d’une réflexion de la traduction du concept. En hébreu et en yiddish, le terme gilgul renvoie à la circularité, au retour vers une forme antérieure, mais aussi à la métempsycose comme déplacement de l’âme dans un autre corps, qui s’en trouvera animé. En créole, le mofwaze, dont l’origine pourrait dériver du terme grec morphose, renvoie à la transformation de l’homme à l’animal, au résultat d’actes magiques et mystérieux – incantation, breuvage, pommades – visant à quitter une enveloppe humaine.
A travers la fiction, la métamorphose témoignerait d’un phénomène de déshumanisation, comme c’est le cas, dans le Dernier des Justes. La trame narrative des Schwarz-Bart comporte également de nombreuses métamorphoses, notamment en chien (La Mulâtresse Solitude, Adieu Bogota, Pluie et Vent sur Télumée Miracle) ou en oiseau (Ti Jean l’Horizon). Abolie, la frontière entre l’humanité et l’animalité, d’une même appartenance de tous les êtres pourrait être questionnée de la manière suivante : face à la violence et à l’absurdité, l’échappatoire apparait-il donc plutôt, dans le devenir animal ? Quelles sont les traces littéraires de ces transformations du point de vue des processus génétiques ?
Le processus d’écriture à deux, les transformations des histoires individuelles et collectives, les phénomènes de traduction entre les langues – français, créole, yiddish – nous permettront d’analyser ces aspects singuliers d’une oeuvre littéraire, dont la complexité des métamorphoses cherchent à se dévoiler par l’écriture. «
Toutes les séances se donnent à l’ENS, 45 rue d’Ulm Paris, et sont retransmises en visioconférence. Compte-tenu de la situation actuelle, il est obligatoire de s’inscrire au préalable.
Pour tous renseignements complémentaires et inscriptions, merci de contacter les coordinatrices F. Margras, K. Mock et A. Stampfli : groupeschwarzbart@item-cnrs.fr
Conférences :
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03/12/2021 —
Présentation de l’adaptation graphique de « Ti-Jean l’Horizon » par Roland Monpierre (Caraïbéditions, 2021), échange avec Anaïs Stampfli
, Salle Pasteur, 1er étage, pavillon Pasteur, ENS 45 rue d'Ulm, de 14h30 à 16h30. -
07/01/2022 —
Charles Scheel
, Salle Pasteur, 1er étage, pavillon Pasteur,ENS 45 rue d'Ulm, de 14h30 à 16h30. -
04/02/2022 —
Kora Véron, « Mémorial de Louis Delgrès » d’Aimé Césaire, questions sur la naissance d’un mythe
, Salle Pasteur, 1er étage, pavillon Pasteur,ENS 45 rue d'Ulm, de 14h à 16h. -
04/03/2022 —
« La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain », présentation de l’ouvrage d’Anaïs Stampfli (Peter Lang, 2020)
, Salle Pasteur, 1er étage, pavillon Pasteur, ENS 45 rue d'Ulm, de 14h à 16h.. -
01/04/2022 —
Jean Baumgarten
, Salle Pasteur, 1er étage, pavillon Pasteur, ENS 45 rue d'Ulm, de 14h00 à 16h00. -
25/11/2022 —
Jérôme Villeminoz, Fonds Simone et André Schwarz-Bart : présentation des sources
, BnF Richelieu, 5, rue Vivienne, salle Emilie du Châtelet, entre 14h et 16h. -
27/01/2023 —
Fanny Margras, Maxime Decout : sur la co-auctorialité dans l’oeuvre des Schwarz-Bart
, Séance en visio, de 14h à 16h.. -
31/03/2023 —
Olivier-Serge Candau (université des Antilles): « Dans la bouche de Solitude »
, Séance en visio, de 14h à 16h. .