Séminaire :
Séminaire Génétique des traductions / 2023-202419/03/2024, Maison de Victor Hugo, 6 Place des Vosges, Salle polyvalente, 16h30 – 18h
Journaliste et traductrice, Georgette Camille est passée très discrètement au travers des mailles de la grande histoire. Pourtant, sa production en qualité de traductrice et de journaliste a été vaste et importante. Étant une grande amie des surréalistes de l’époque (René Crevel, André Gaillard, entre autres), son travail de journaliste est consacré à la promotion de la revue Cahiers du Sud par la publication d’articles et de traductions.
En 1927, Camille commence à publier les premières traductions de Virginia Woolf dans la revue Cahiers du Sud, certaines accompagnées d’articles dans lesquels elle explique la production littéraire de l’écrivaine anglaise. Cette initiative a permis à Camille de se lier d’amitié par correspondance avec Woolf. L’autrice et la traductrice ont échangé des opinions, des photographies et des perceptions sur la traduction et la littérature, et la traductrice témoignait souvent de son admiration pour Woolf. Grâce à ces traces écrites, nous pouvons aussi explorer la relation triangulaire entre l’éditeur, Leonard Woolf, l’autrice, Virginia Woolf, et la traductrice, Georgette Camille.
Des années plus tard, Camille se consacre à la traduction de Les jeunes nations et la révolution américaine (1970) de Richard Brandon Morris. Dans ce cas, il s’agit d’un essai politique pour lequel elle reçoit une rémunération financière fixée par les termes d’un contrat et d’une feuille de style aux exigences spécifiques.
À la suite de ces indices, nous nous demandons quelle est l’activité de la traductrice au-delà de ses traductions et si elle poursuit un intérêt personnel, genré ou politique en traduisant Woolf et Morris. Pour ce faire, l’étude des manuscrits de l’IMEC nous permettra d’explorer l’histoire inaperçue de Camille, tout en nous aidant à comprendre son activité de traductrice et de médiatrice.
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Sandra Pérez-Ramos est docteure en Traduction, Genre et Études culturelles (UVic – Catalogne) et en Études ibériques et ibéro-américaines (UPVD – France). Elle est actuellement enseignante et chercheuse contractuelle à l’Université de Caen – Normandie (France) et membre de l’équipe de recherche ERLIS (EA 4254). Ses recherches portent sur la récupération de la mémoire historique des femmes traductrices, l’analyse linguistique et traductologique des traductions et l’analyse du discours anthropocentrique dans la littérature scientifique et féminine.