Séminaire :
Autobiographie et Correspondances / 2020-202120/05/2021, Séminaire en visio-conférence. 17h - 19h00
Rien de plus complexe à analyser qu’un journal intime aussi continûment tenu que celui d’Albert Memmi qui couvre plus de 8 décennies ! En effet, comme je me suis attaché à le démontrer dans l’introduction, ce n’est pas un journal intime que nous a livré cet écrivain, mais six ou sept formes de journaux différents : tantôt chronique de l’intime, tantôt récit de voyage, ici savant laboratoire d’une œuvre et là simple « journal d’un corps », selon l’expression de Daniel Pennac.
Comment saisir la continuité de cet ensemble composite, parfois contradictoire ou disruptif, souvent redondant comme l’est tout journal ? Sur quels principes s’appuyer pour éditer une telle somme ? Et quel rôle joue la génétique textuelle face à de tels documents qui passent tout à la fois pour être « sans brouillons » et constituer eux-mêmes le brouillon de l’œuvre publiée ?
C’est cet ensemble de questions que Guy DUGAS (Montpellier 3) posera lors de cette séance avant d’aborder rapidement, à titre d’exemple, « le dossier québécois » qui formera l’essentiel de ma contribution au volume collectif envisagé : Les écrivains témoins de leur temps.
——–
Professeur émérite de l’université Montpellier 3, Guy Dugas se consacre, au sein de l’équipe « Manuscrits francophones » de l’ITEM à l’édition génétique et critique de l’œuvre d’Albert Memmi chez CNRS éditions. Après avoir réuni les Portraits dans la collection « Planète libre » qu’il co-dirige avec Claire Riffard et Pierre-Marc de Biasi, il s’attache actuellement à la publication du journal inédit dont le premier volume (1936-1962) vient de paraître sous le titre Les Hypothèses infinies, et à quelques-unes de ses “tombées” : Tunisie, an 1 (CNRS éd., coll. Biblis, 2017), Journal de guerre 1939-1943 (Biblis, 2019), Mon Retour à Tipasa (éditions El Kalima, collection PIM, 2021).
Serge Bourjea (Professeur émérite à l’université de Montpellier 3 ): « Cahier d’un art de vivre. Cuba 1964-1978, de René Despestre »