25/10/2016 - 27/10/2016, Fondation Singer Polignac, Paris
Colloque organisé par Cécile Leblanc, Françoise Leriche et Nathalie Mauriac Dyer à la Fondation Singer Polignac, Paris.
Malgré son caractère central dans À la recherche du temps perdu, la place de la musique dans l’œuvre de Proust n’avait encore jamais fait l’objet d’un grand colloque. Or, après les travaux pionniers des années 1960-1980, on assiste depuis une décennie à un véritable renouveau critique. L’univers musical de la Belle Époque est beaucoup mieux connu, qu’il s’agisse du rôle des salons et des mécènes, des grandes figures de compositeurs, des interprètes et des critiques ; Reynaldo Hahn est enfin réévalué, et on mesure mieux l’importance de son rôle aux côtés de Proust. La génétique littéraire a montré comment, prenant ses distances avec les phares de sa jeunesse (Wagner, Saint-Saëns, etc.), le romancier a conféré in extremis en 1913 une esthétique résolument moderniste à l’œuvre de Vinteuil. Les recherches musicographiques les plus récentes ont révélé l’étendue de ses lectures à travers la presse spécialisée, et suggéré combien la Recherche renouvelait le genre du « roman musical ». Réunissant musicologues et spécialistes de l’écrivain, le colloque « Proust et la musique » permettra d’explorer cette « écriture de la musique » dans le salon même de Winnaretta Singer, princesse de Polignac, où le jeune Proust découvrit une partie des œuvres qui ont nourri la Recherche – Rameau, les quatuors de Beethoven, la musique du prince lui-même.
25 octobre 2016 : « L’écoute et la critique »
Ouverture du colloque par Laurent Creton, Vice-président du Conseil scientifique de la Sorbonne-Nouvelle et Henri Scepi, directeur du CRP 19.
Introduction par Cécile Leblanc, Françoise Leriche et Nathalie Mauriac Dyer.
Présidence : Timothée Picard.
« Proust auditeur de musique dans les salons parisiens », par Myriam Chimènes (CNRS-IReMus).
« Les Ballets russes et la presse », par Francine Goujon (ITEM).
« Lorsque le vent souffre de Balbec à Blankenberge : le cas “cas Proust” à la “Revue musicale” (1920-1923) », par Michel Duchesneau (Université de Montréal).
26 octobre 2016 : « Musiciens et interprètes »
Ouverture de la seconde journée.
Présidence : Myriam Chimènes.
« Duo avec un “dieu déguisé” : Reynaldo Hahn », par Philippe Blay (BnF).
« Pour Sainte-Beuve : Hahn, Proust, et la critique musicale », par Vincent Giroud (Université de Franche-Comté).
« “Une mémoire chère et vénérée” : Marcel Proust et le prince Edmond de Polignac », par Sylvia Kahan (CUNY, New York).
« Des musiciens invisibles aux musiciens intérieurs, le paradoxe des interprètes dans la Recherche », par Cécile Leblanc (Université Sorbonne-Nouvelle Paris-3).
Présidence : Michel Duchesneau
« Proust et Debussy : une relation à sens unique », par Sylvie Douche (Université Paris-Sorbonne).
« Proust et la musique française du xixe siècle : le salon des refusés », par Jean-Christophe Branger (Université de Lorraine).
« Le chant de la parole et la parole chantée », par Anne Penesco (Université Lyon 2).
« “Les plaisirs oubliés de Paris” : Proust au café-concert », par Nathalie Mauriac Dyer (ITEM-CNRS).
27 octobre 2016 : « La musique dans la Recherche »
Présidence : Pierre-Louis Rey
« “La Walkyrie” de 1893 à l’Opéra », par Mathias Auclair (BnF-Opéra).
« À l’écoute de la “petite phrase” de Vinteuil », par Arthur Morisseau (Université de Tours).
« Comment raconter une sonate ? », par Jean-Yves Tadié (Université Paris-Sorbonne).
« La musique comme médiatrice du désir et filtre de perception », par Uta Felten (Universität Leipzig).
« De L’Agenda 1906 aux épreuves d’ “Un amour de Swann” : variations sur le mythe d’Eurydice », par Françoise Leriche (Université Grenoble Alpes).
Présidence : Jean-Yves Tadié
« Les figures proustiennes de musiciens à la lumière du “Künstlerbildungsroman” européen », par Philippe Chardin (Université de Tours).
« Beethoven chez Proust : symptôme et remède du snobisme musical », par Marie Gaboriaud (Université Paris-Sorbonne).
« L’esthétique beethovénienne de Proust romancier », par Luc Fraisse (Université de Strasbourg).
« Ruskin et la musique : un goût “déplorable” », par Jérôme Bastianelli (Musée du Quai Branly).
« Les descriptions musicales chez Proust », par Stéphane Chaudier (Université de Lille).