25/10/2016 - 27/10/2016, Fondation Singer-Polignac, Paris
Malgré son caractère central dans À la recherche du temps perdu, la place de la musique dans l’œuvre de Proust n’avait encore jamais fait l’objet d’un grand colloque. Or, après les travaux pionniers des années 1960-1980, on assiste depuis une décennie à un véritable renouveau critique. L’univers musical de la Belle Époque est beaucoup mieux connu, qu’il s’agisse du rôle des salons et des mécènes, des grandes figures de compositeurs, des interprètes et des critiques ; Reynaldo Hahn est enfin réévalué, et on mesure mieux l’importance de son rôle aux côtés de Proust. La génétique littéraire a montré comment, prenant ses distances avec les phares de sa jeunesse (Wagner, Saint-Saëns, etc.), le romancier a conféré in extremis en 1913 une esthétique résolument moderniste à l’œuvre de Vinteuil. Les recherches musicographiques les plus récentes ont révélé l’étendue de ses lectures à travers la presse spécialisée, et suggéré combien la Recherche renouvelait le genre du « roman musical ». Réunissant musicologues et spécialistes de l’écrivain, le colloque « Proust et la musique » permettra d’explorer cette « écriture de la musique » dans le salon même de Winnaretta Singer, princesse de Polignac, où le jeune Proust découvrit une partie des œuvres qui ont nourri la Recherche – Rameau, les quatuors de Beethoven, la musique du prince lui-même.
Cécile Leblanc, Françoise Leriche, Nathalie Mauriac Dyer