Séminaire :
Homo fabulator, la performativité des fabulations15/05/2025, ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Celan (14h-18h)

Amadeo de Souza Cardoso, Le Moulin
Que nous dit la médecine narrative de la performativité des récits ?
À partir d’une description de l’émergence en France du courant américain de la Médecine Narrative, dans des communautés pluridisciplinaires de chercheurs, d’enseignants et de praticiens, je vais chercher à rendre compte des interrogations actuellement en jeu concernant l’usage des récits dans des contextes de soin. Nous verrons quelle(s) forme(s) prend la question centrale de la performativité des récits en médecine et en littérature et s’il est possible de décrire un moment contemporain de jonction des perspectives.
Anne-Marie Petitjean est Professeur des Universités en littérature française XXe-XXIe siècles et création littéraire à CY Cergy Paris Université, et membre senior de l’Institut universitaire de France. Elle est spécialiste de recherche-création littéraire, d’épistémologie de la création littéraire, de théories de la littérature, ainsi que d’écriture et de littérature numériques. Elle est notamment l’autrice de La Littérature par l’expérience de la création (Presses Universitaires de Vincennes, 2023) et de La Littérature stéthoscope (Le Manuscrit, 2024), qu’elle a co-dirigé avec Sylvie Brodziak.
Raconter, juger, sauver
Existe-t-il un lien entre la fiction en général, et le récit en particulier, et le salut ? Que peut-on sauver d’une vie sinon ce qu’on en raconte — et ce qu’on en fabrique quand on en fait le récit ? À partir d’études récentes d’histoire, d’anthropologie, de psychologie cognitive et de narratologie, nous nous demanderons si l’on peut se passer de la présupposition de la coexistence, voire de la confusion entre des pensées religieuses et des formes de fictions ou de récits, les unes et les autres émergeant et se développant de concert ?
De manière exploratoire, nous nous demanderons aussi si ce lien peut être rompu, s’il est possible de raconter sans vouloir juger ni sauver, et si l’on peut croire à une sorte de salut sans qu’il prenne jamais forme de récit.
Tristan Garcia est écrivain et maître de conférences en philosophie à l’Université Jean-Moulin-Lyon-III, spécialiste d’esthétique, de métaphysique et de philosophie française contemporaine. Son oeuvre littéraire comprend notamment La Meilleure part des hommes (Gallimard, 2008), 7 (Gallimard, 2015), et une Histoire de la souffrance (Gallimard 2019 et 2023) en deux volumes. Ses travaux universitaires comprennent entre autres Forme et objet. Un traité des choses (PUF, 2011) et Laisser être et rendre puissant (PUF, 2023).