Collection « Petits inédits maghrébins », El Kalima, Alger

La littérature maghrébine de langue française, riche d’inédits et d’ouvrages introuvables, a encore de quoi surprendre. Les écrivains les plus anciens nous ont laissé des cartons entiers de textes non publiés, ceux des années 50 des oeuvres radiophoniques ou des feuilletons non recueillis et oubliés, des ouvrages clès ont été oubliés, qui nous permettraient de mieux comprendre notre présent, des correspondances littéraires ont été échangées, nous obligeant à considérer les écrivains maghrébins comme des écrivains-monde, bien au-delà du statut d’écrivains nationaux qu’on leur accole ; enfin cette étiquette même d’écrivains maghrébins demande à être réinterrogée, à la lumière de publications d’auteurs comme Jean Pélégri, Noureddine Aba ou Sadia Lévy, restés marginaux au Maghreb.

Afin de mettre au jour cette richesse insoupçonnée, les éditions El Kalima, sous la direction de leur directeur littéraire, le professeur Guy Dugas, constituent au sein de leur collection de poche Djib la série des P.I.M (« Petits Inédits Maghrébins »), qui proposera à petit prix, dans un format 10 x 17,5 et une maquette soignée, des textes (romans, essais, théâtre, recueils de poésie,…) totalement inconnus. Une présentation courte et incisive, par un spécialiste incontesté, permettra de situer chacune des oeuvres publiées, son actualité et l’intérêt qui a conduit à sa publication. Le rythme de publication sera de 5 à 6 titre par an.

À paraître en 2018 dans la collection PIM :

1- Jean Sénac : L’Enfant fruitier, intr Guy Dugas

2- Driss Chraïbi : La Greffe (théâtre), intr Sheena Chraïbi

3- Abdelkader Hadj Hamou : L’Offense (théâtre), intr Hadj Miliani

4- Anna Gréki et Mohammed Khadda : Prolégomènes à l’art nouveau, intr Naget Khadda

5- Emmanuel Roblès : Plaidoyer pour un rebelle. (théâtre) Ed. génétique et critique, intr Guy Dugas

6- Correspondance bilingue Max Aub – Emmanuel Roblès

***

Collection « Biblis », CNRS Éditions

Albert Memmi : Tunisie An I, édité et annoté par Guy Dugas, Paris, CNRS Éditions, 2017, 232 pages.

Tunisie 1955-1956 : de retour au pays après de longues études à Alger puis à Paris, Albert Memmi assiste à la révolution nationale qui aboutit à l’Indépendance. Il en décrit au jour le jour le déroulement dans un récit minutieux, journal d’une libération collective et d’une émancipation personnelle. Témoin des doutes d’un jeune intellectuel aux identités multiples, ce journal intime montre aussi la naissance d’une ambition littéraire qui veut se faire connaître bien au-delà de son pays natal. Le jeune écrivain qui espérait partager les destinées de la nouvelle nation doit se résoudre à l’exil, mais au fil de l’Histoire qui avance, son journal, fourmillant de témoignages inédits, nous offre – de Bourguiba à Mendès France – les portraits, pris sur le vif, de ceux qui ont fait l’actualité, mais aussi de belles figures de second plan qui font revivre cette société tunisienne à la recherche d’elle-même.