20/03/2014
(Cet ouvrage a bénéficié du soutien du labex transferS.)
Cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1940, Léon-Gontran Damas (1912-1978) est une figure guyanaise charnière, encore méconnue. Poète, homme politique, professeur d’université en Amérique, son oeuvre témoigne d’un engagement contre le racisme et les diverses formes de ségrégation tout en proposant d’audacieuses expériences de langage. Plus que Césaire ou Senghor, il s’est intéressé très tôt au problème racial aux États-Unis et se liera d’amitié avec les chefs de file de la révolte afro-américaine dont Richard Wright. Il est l’un des premiers à considérer le racisme à une échelle planétaire.
Les témoignages de Maryse Condé et de Daniel Maximin, les études sur ses poèmes dont le célèbre « Hoquet », son usage des langues entre le français et le créole, sa forme d’engagement rendent enfin honneur à cet auteur et présentent sous toutes ses facettes une oeuvre riche, proche de l’esprit d’un Frantz Fanon. Un retour sur l’histoire des littératures francophones et la découverte d’un auteur auquel les études postcoloniales donnent un relief particulier.