06/06/2016
Journée d’étude
organisée par Julie André et Nathalie Mauriac Dyer
dans le cadre des travaux de l’équipe Proust de l’ITEM-CNRS
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Immense réservoir de formes romanesques, de figures poétiques, de savoirs critiques, bref de possibles qui déploient encore plus l’arc d’une œuvre déjà immense, les manuscrits d’À la recherche du temps perdu font aujourd’hui l’objet d’une attention intense. Leur édition, c’est-à-dire leur mise à disposition sous forme de transcriptions annotées, indexées et cartographiées, est devenueun champ important de la recherche sur la Recherche. Parallèlement, les éditeurs de la Correspondance ont à faire face à un corpus en augmentation constante, qui impose la révision de l’édition Kolb et l’invention de formules éditoriales souples et évolutives.
Quel premier bilan tirer de la collection des « Cahiers 1 à 75 » de la BnF (BnF-Brepols) alors que le sixième de la série, le Cahier 67 (Delesalle, Goujon, Rauzier), sortira des presses à l’automne ? Le moment est-il venu de faire évoluer le modèle éditorial choisi ? Si, paradoxalement, c’est le lancement de cette édition imprimée qui a permis, à partir de 2007, de numériser plus d’une centaine de cahiers et manuscrits du fonds Proust de la BnF, l’accessibilité, aujourd’hui, d’un nombre toujours plus important de ces manuscrits sur Gallica offre de nouvelles possibilités de représenter la genèse, comme l’ont montré le prototype d’édition numérique du Cahier 46 (Pierazzo et André, 2012) et la récente édition nativement numérique de L’Agenda 1906 (Mauriac, Leriche, Wise et Fau, 2015).
Faudrait-il renoncer à l’édition imprimée ? Plutôt que d’opposer – pour les brouillons romanesques, en tout cas – une « vieille » édition papier qui serait dépassée et hors-jeu, à une édition numérique seule porteuse de lendemains scientifiques qui chantent, on voudrait essayer de définir ce que peut chaque modalité éditoriale, pour faire évoluer les modèles tout en cherchant les voies de leur complémentarité. Comment optimiser, aujourd’hui, l’édition « papier » des manuscrits ? Et comment parvenir, dans le domaine de l’édition numérique proustienne, à des modèles conjuguant ergonomie, lisibilité, et stabilité ? Des spécialistes de Proust et des Humanités numériques seront invités à dialoguer autour de leur expérience d’édition, et à présenter leurs projets en cours. Au-delà du cas de Proust, toujours exemplaire, c’est à la réflexion sur l’édition savante des manuscrits aujourd’hui que cette Journée voudrait contribuer.
J. A., N. M. D.
Contact :
Julie André julie.andre@polytechnique.edu
Nathalie Mauriac Dyer nathalie.mauriac@ens.fr
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Programme
9h-9h30 : accueil des participants
9h30-10h
Introduction, par Julie André et Nathalie Mauriac Dyer
Proust imprimé
10h-11h
Julie André, Emanuele Arioli, Matthieu Vernet : Les références dans les cahiers : limites et enjeux de l’annotation
11h-12h
Simone Delesalle, Francine Goujon, Lydie Rauzier : L’édition par cahiers : une hypothèse productive ?
Déjeuner
Proust numérique
14h00
Introduction, par Paolo D’Iorio
14h15-15h15
Thomas Lebarbé, Françoise Leriche, Caroline Szylowicz : Le projet CORR-Proust : premières briques pour une édition numérique de l’épistolaire proustien
15h15-16h15
Julie André, Geoffroy Noël, Nathalie Mauriac, Jeremy Pedrazzi, Elena Pierazzo, Peter Stokes : Vers DigiProust
16h15-16h45 : Pause
16h45-17h30 : Proust entre numérique et imprimé, table ronde avec les participants de la journée, Guillaume Fau, Daniel Ferrer (modérateur), et Dirk Van Hulle.
*** Entrée libre ***