08/06/2013
Pôles Manuscrits multilingues et Manuscrit francophone du Sud, ITEM–CNRS Association francophonie-ens
Journée organisée par Olga Anokhina, Tristan Leperlier, Claire Riffard
Le monde contemporain s’écrit bien souvent entre les langues, ou en plusieurs langues. Autant de médiums tentant de saisir l’imprévisible d’une mondialité en émergence. La littérature ne fait pas exception à ce phénomène de multilinguisme généralisé; nombreux sont les écrivains qui créent aujourd’hui en plusieurs langues. Certains s’autotraduisent, d’autres font alterner plusieurs langues dans leur écriture, en fonction des époques de leur vie, des circonstances, des genres choisis, voire écrivent en parallèle dans deux langues. Et dans bien des cas, plusieurs langues affleurent sous un texte apparemment monolingue car « les écrivains se déplacent dans les langues » (P. Chamoiseau). La sagacité du lecteur est alors mise à rude épreuve. Il devine – ou croit deviner – dans le texte offert à sa lecture, ici un jeu d’allusions malicieuses à des réalités linguistiques étrangères, ailleurs la résurgence inopinée d’un multilinguisme originel…
Mais, pour fonder une analyse critique rigoureuse, il convient de s’interroger sur la fabrication de cette littérature écrite « en présence de toutes les langues du monde ». Comment l’écrivain, en son atelier, travaille-t-il ce matériau verbal ? Comment fait-il entrer les langues en résonance ?
La journée d’étude s’intéressera aux divers processus de créations littéraires multilingues, en s’appuyant sur une analyse rigoureuse des documents témoignant de ces créations (états manuscrits et tapuscrits, correspondance, entretiens…). Elle réservera une large place aux témoignages et réflexions d’écrivains plurilingues, qui viendront partager leur expérience de création en plusieurs langues.