Séminaire :
Séminaire international Léopold Sédar Senghor12/12/2024, 15h-17h GMT (16h-18h Paris). Séance uniquement en ligne. Lien disponible sur demande à senghor.item.ucad(a)gmail.com
Claire Ducournau nous donnera une conférence intitulée « La classicisation in vivo de Léopold Sédar Senghor », laquelle revient sur les modalités et les enjeux de la participation active de Léopold Sédar Senghor à la valorisation de son œuvre littéraire et de la Négritude de son vivant, notamment via ses échanges avec certains de ses éditeurs et critiques. Le recours aux archives d’Armand Guibert, critique littéraire et poète auteur du volume n° 82 de la collection « Poètes d’aujourd’hui » consacré à Senghor, publié en 1961 chez un éditeur également poète, Pierre Seghers, permet en particulier de mettre en avant la coproduction de cette anthologie illustrée. La conception et la réception de cet ouvrage plusieurs fois réédité, inscrites dans des échanges amicaux et épistolaires qui les débordent largement, participent ainsi d’une classicisation in vivo orchestrée par le poète sénégalais.
Edoardo Cagnan nous présentera « Penser Senghor à travers la génération suivante: le point de vue de Sembène » qu’il résume ainsi : longue est la liste des rivaux du poète-président que nous avons eu l’occasion d’aborder au cours du séminaire: Stanislas Adotevi, Marcien Towa, René Depestre, Cheikh Anta Diop… En revanche, nous avons peu parlé de Sembène, dont l’hostilité à l’égard de Senghor est souvent réduite à la querelle de la gémination du ddans Ceddo. Le romancier-cinéaste a pourtant façonné sa trajectoire en se montrant comme un anti-Senghor. Et s’il n’est pas l’auteur de réquisitoires développés contre la négritude, il s’oppose à Senghor depuis ses premières prises de parole et dans le péritexte de ses œuvres. Cette communication souhaite donner à lire ces textes marginaux et s’interroger plus largement sur le paratexte sembénien, avec ses contraintes et ses contradictions.