David Gullentops et Ann Van Sevenant, Les Mondes de Jean Cocteau. Poétique et Esthétique. Jean Cocteau’s Worlds. Poetics and Aesthetics, Paris, Editions Non Lieu, 2012.
Un ouvrage de 384 pages avec 110 illustrations en couleur, et 2 DVD – 120 minutes (version française et anglaise) avec 520 illustrations en couleur et de nombreux extraits de films. En souscription : 25 Euros (jusqu’au 25 mars 2012). Disponible le 25 avril 2012. Voir document attaché.
Les Mondes de Jean Cocteau. Poétique et esthétique présente l’œuvre de Jean Cocteau sous la forme d’un ouvrage et d’un dvd. L’ouvrage comprend le texte du dvd (version française et anglaise) et fournit une analyse détaillée de la poétique de Cocteau. Conçu également comme une introduction à son œuvre, l’ensemble audio-visuel et textuel peut être employé comme syllabus de cours.
Dans la première partie, David Gullentops analyse les textes poétiques de Cocteau à partir de manuscrits. Cette approche génétique révèle l’utilisation de toute une gamme de techniques et de contraintes d’écriture qui sont entièrement obnubilées dans les versions publiées. Elle permet de dégager une série de caractéristiques sémantico-formelles qui se rapportent à trois principes – le temple, l’envers et l’endroit, l’intermédiaire – susceptibles d’être extrapolés aux réalisations graphiques, plastiques et cinématographiques du poète. Apparaît ainsi dans quelle mesure les dynamismes créateurs opèrent et se développent de façon isomorphe dans l’ensemble des modes d’expression artistiques, et comment leur structuration et leur évolution donnent lieu à une cohérence d’expression, pas uniquement interartistique dans son fondement, mais intermédiale dans son potentiel de développement. En somme, dans ses manuscrits, Cocteau nous offre une série de clés de lecture valables autant pour la poésie que pour les arts plastiques et pour le cinéma.
Dans la deuxième partie, Ann Van Sevenant propose une lecture esthétique de l’œuvre de Cocteau, avec quatre approches – sur l’amour sexuel, le monstre, l’amitié, et la mort – qui mettent en avant la dimension existentielle de son art. Cette lecture est avant tout synthétique. En effet, il ne s’agit pas de poursuivre une recherche à partir d’auteurs que Cocteau aurait lus et qui l’auraient inspiré directement. Il est plutôt question de vérifier dans quelle mesure le poète a subi l’influence de philosophes comme Platon, Héraclite, Nietzsche et Sartre, et comment il a contribué au débat anti-freudien (comme Foucault, Deleuze après lui), tout en y apportant un point de vue original. Le lecteur ne s’étonnera point de voir Cocteau présenté comme un postmoderne avant la lettre, dans le sens où il se distancie de la pensée de l’identité. À certains égards, il est un précurseur de la philosophie de la différence, non pas dans l’abstraction, mais dans la pratique artistique. L’introduction de dessins et de fragments de film dans l’argumentation met en évidence les spécificités de son esthétique, que nous qualifions de ‘dualectique’ et de ‘perspectiviste’, et qui se distingue par la ‘dégravitation’ et la ‘multi-implication’.
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David Gullentops, professeur à l’Université de Bruxelles (V.U.B.) et directeur des Cahiers Jean Cocteau. Il est l’auteur d’une Poétique de la lecture(Bruxelles, VUB Press, 2001), d’une Poétique du lisuel(Paris, Paris-Méditerranée, 2001) et co-éditeur des Œuvres poétiques complètes de Jean Cocteaupour la Bibliothèque de la Pléiade (Paris, Gallimard, 2005).
Ann Van Sevenant, professeur de Philosophie à l’École Supérieure d’Anvers (jusqu’en 2004) et auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur la philosophie contemporaine (en néerlandais, français, anglais et italien), parmi lesquelsÉcrire à la lumière. Le philosophe et l’ordinateur(Paris, Galilée, 1999),Philosophie de la sollicitude(Paris, Vrin, 2001), Sexual Outercourse. Philosophy of Lovemaking(Louvain, Peeters, 2005).