14/11/2013 - 16/11/2013, Lille, Université Sciences Humaines et Arts
Colloque international de l’Institut des Amériques (Pôle Nord-Est), IDA Les Amériques, des imaginaires en devenir : Territoires traversés, espaces inventés. – Colloque international organisé à Lille du 14 au 16 novembre 2013 en partenariat avec CECILLE (EA 4074) Université Lille 3, le CREA EA 370 (Centre de REcherches Anglophones) Université Paris-Ouest Nanterre, le CHCSC EA 2448 (Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines, de l’Institut d’Études Culturelles) Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, et le réseau « NEOS-NEWS Amériques » (Nords-Ests-Ouests-Suds Amériques).
Ce colloque sera consacré à l’analyse des productions artistiques (arts visuels, littérature, peinture…) et des représentations du monde d’aujourd’hui‘hui, des nouvelles formes esthétiques et des nouvelles pratiques. Il s’agit de porter un regard critique sur des catégories qui se sont installées et entrainent, depuis la naissance des États-nations, des classifications qui ont, comme résultat, des rangements par bibliothèques étanches, cours universitaires sectorisés, étagères de librairies et autres lieux de distribution sous les étiquettes des pays et langues d’origine, ciblant plutôt l’archivage par nationalité que l’incessante circulation de modèles et la singularité des discours et des représentations.
En s’interrogeant sur le devenir des arts et des écritures, il n’est pas seulement question de comprendre les passages et les formes de circulation culturelle et artistique dans les Amériques et leurs échanges avec les autres continents, mais également d’adopter une nouvelle orientation épistémologique permettant de mieux saisir les changements d’échelle produits par la mondialisation, tant au niveau économique qu’à celui des mentalités et des imaginaires collectifs.
La métaphore botanique du radicant, empruntée au critique d’art Nicolas Bourriaud, offre, à cause justement des présupposés qu’elle véhicule, la possibilité de sortir de cette vision des productions culturelles comme fruits de la concurrence et parfois de la convergence, entre des identités rivales, qu’elles soient personnelles, subjectives ou nationales. Elle oriente l’attention critique vers le moment et le lien précaires, la relation passagère née de la dynamique des trajectoires, ne laissant qu’une part aux implantations dans le substrat matériel ou historique de l’un ou l’autre territoire, notamment lorsqu’il est investi par l’une ou l’autre nation. Transferts, transcodages, déplacements, traductions, errances sont autant de termes qui, parmi d’autres encore possibles, peuvent servir d’instruments heuristiques pour cerner et décrire, dans leur labilité, les phénomènes de mobilisation du précaire qui se rencontrent, s’entrecroisent et se chevauchent pour inventer, par leur mouvement même, des espaces émergents, des territoires hors-sol sans lendemains programmés, définis par Alexis Nouss comme des non-lieux de l’exil. Échappant dans l’intemporel du moment aux contraintes de la temporalité des arts, ces formes et modes actuels de représentation, loin d’annoncer la fin de l’art, rendent peut-être visible le processus infini de ses constantes mutations.