Séminaire « Décrire la création » / 2024-2025

17/10/2024, ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Celan (18h-20h)

Pascale Kaparis, Figure mentale N°10

Pascale Kaparis, Figure mentale n°10, 2014, photogravure et lithographie avec rehauts à l’encre rouge et Tipp-Ex, imprimée sur papier Japon, 53 x 40,3 cm

Pascale Kaparis – Figures mentales

Je dessine des versions organiques des structures qui se développent dans nos cerveaux. Dans ma série de dessins intitulés Figures mentales, je montre comment les informations que nous voyons – je prends souvent comme point de départ nos expériences traumatiques – sont traitées par le cerveau. Les lignes rouges que je dessine sont partiellement recouvertes de bandes de Tipp-Ex, créant ainsi une image composée de plusieurs couches d’informations. À la lecture de l’image, tout n’est pas clairement visible ou apparaît comme difficile d’accès, peut-être en raison de la suppression de mémoires (traumatiques) de certains événements. Ce que les yeux ont été forcés de voir et qui transite ensuite jusqu’à nos cerveaux, est enregistré par couches successives dans mes dessins.
Figures mentales se déclinent en 10 variations. Les dessins qui figurent dans cette série résultent d’une pratique régulière d’analyses visuelles et de réflexions écrites que j’ai installé dans mon travail à partir des œuvres peintes à mes débuts. Ces 10 Figures mentales ont fait l’objet d’un livre d’artiste, L’œil a rouge. Ce livre est conçu avec l’auteure Marie-Hélène Archambeaud. Ses poèmes sont inspirés de la série Figures mentales vue dans l’atelier.

Pascale Kaparis est artiste architecte. Sa pratique se cristallise depuis 25 années autour de projets longs qui ont été exposés aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, au Japon, en France. À l’encre rouge, elle dessine et imprime des matrices organiques, des figures mentales, des partitions graphiques et leur livret d’interprétation pour sonder nos désordres psychiques. Ses compositions sonores sont interprétées lors de performances expérimentales.
Liens :
https://journals.openedition.org/estampe/664
https://www.instagram.com/pascalesophiekaparis/


Stefania Tullio Cataldo – Dans la genèse du processus créatif léonardien : suggestions et méthodes de la recherche

Prenant comme point de départ quelques notes et certains passages du Libro di Pittura de Léonard, dédiés à la problématique de la genèse du processus créatif, nous nous concentrerons sur les témoignages figuratifs qui confirment ou non certaines pratiques artistiques de la part de Léonard et des membres de son atelier.
 Dans un deuxième temps nous allons examiner la « fortune » de ces préceptes dans les siècles qui ont suivi la mort de Léonard. Le « componimento inculto » fera en particulier l’objet de notre analyse : premier jalon du processus créatif léonardien, il représente, dans l’esthétique contemporaine, le point d’aboutissement même de la recherche artistique.

Stefania Tullio Cataldo est docteure en histoire de l’art, spécialiste de la Renaissance italienne et des transferts culturels entre l’Italie et la France, actuellement elle travaille sur un projet post-doctoral dédié à la fortune et réception de Léonard de Vinci au prisme de la gravure à l’Université de Liège. En 2006-2012, elle a travaillé au projet de nouvelle traduction des Vies de Vasari au département des Arts graphiques du musée du Louvre.