16/11/2012
(écrivains plurilingues, écrivains « francophones »)
Dans le rapport à une norme linguistique, que signifie le fait de « bien écrire », et conjointement celui de « mal écrire » ? Durant cette journée d’étude, on envisagera cette problématique en interrogeant les pratiques créatives des écrivains plurilingues, des auteurs écrivant dans un autre français que celui de la France ou de ceux qui ont choisi pour leur expression une langue minoritaire. Concernant les écrivains plurilingues, les études littéraires classiques se limitent souvent à constater leur plurilinguisme sans révéler le véritable impact de la maîtrise de plusieurs langues sur leur pratique et sans comprendre les conséquences du choix d’écrire en langue non maternelle. Or, quelle que soit leur origine linguistique et le choix de la langue d’écriture, tous ces écrivains ont fait, à un moment donné, l’objet de critiques quant à leur expression écrite « peu conventionnelle » : on dit alors qu’ils écrivent « mal » par rapport à la « norme » d’une expression standardisée dans une langue donnée. En revanche, une fois leur renommée bien assise, ces mêmes écrivains peuvent être qualifiés de « stylistes extraordinaires » et on ne tarit alors pas d’éloges sur leur créativité linguistique « exceptionnelle ». Toutefois, le lien entre le multilinguisme de ces écrivains et leur créativité est rarement mis en évidence et valorisé. On s’interrogera donc sur la véritable nature de leur écriture.
Organisation : Pôle « Multilinguisme et francophonie » de l’ITEM –
Olga Anokhina, Florence Davaille, Hervé Sanson, Claire Riffard
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Contacts :
Olga Anokhina : olga.anokhina@freesbee.fr
Florence Davaille : davaille.florence@orange.fr
Hervé Sanson : sansonherve@sfr.f
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PROGRAMME
9.00-9.15 Accueil des participants
9.15-9.30 Ouverture de la journée par les organisateurs
9.30-11.00 1ère session. Modérateur Olga Anokhina
9.30-9.50 Jean-Baptiste AMADIEU (ITEM, CNRS/ENS : Quand les écrivains canoniques écrivent mal. Les contrexemples d’auteurs dans les manuels de rhétorique française du XIXe siècle.
9.50-10.10 Caroline LORANGER (Université McGill, Québec) : « Danne-moé z’en ane bouchée» : le malaise entourant l’utilisation de la langue orale dans les textes d’Albert Laberge.
10.10-10.30 Chiara MONTINI (ITEM, CNRS/ENS) : Le multilinguisme contre le « bon usage ».
10.30-11.00 – discussion
11.00 – 11.30 –pause
11.30-12.30 2ème session. Modérateur Jean-Baptiste Amadieu
11.30-11.50 Myriam VIEN (Université McGill, Québec) : Victor-Lévy Beaulieu : une écriture de la fureur ou comment « enquébécoiser » la langue française. Étude des manuscrits de La Grande Tribu.
11.50-12.10 Adelheid KOCH-DIDIER (Lycée Saint Sigisbert, CPGE) : Mot muet crie.L’écrivain Raoul Hausmann.
12.10-12.30 Florence DAVAILLE (ITEM / Université de Rouen) : Le rapport à la « norme linguistique française » chez quelques poètes québécois contemporains de la Révolution Tranquille : quelles traces dans les manuscrits ? Les cas de Rina Lasnier et de Pierre Perrault.
12.30-13.00 – discussion
13.00-14.30 –repas
14.30-16.00 3ème session. Modérateur Florence Davaille
14.30-14.50 Mathieu SIMARD (Université McGill, Québec) : Norme unilingue / Norme multilingue : revisiter le bilinguisme littéraire du Franco-Ontarien Patrice Desbiens.
14.50-15.10 Emilio SCIARRINO(Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris III) : Un « chaos linguistique » : les textes en français d’Amelia Rosselli (1930-1996).
15.10-15.30 Abderrahman BEGGAR (Wilfrid Laurier University Waterloo, Ontario) : Le transpoétique et le normatif chez Hédi Bouraoui.
15.30-16.00 – discussion
16.00-16.30 – pause
16.30-17.30 4ème session. Modérateur Hervé Sanson
16.30-16.50 Nadine VINCENT, Université de Sherbrooke, Québec : Ecrire dans la variante de l’autre : Le cas de Sous les vents de Neptunede Fred Vargas.
16.50-17.10 Sandrine MARCHAND (Université d’Artois) : D’Hemingway au chinois classique : le travail de la langue de l’écrivain taïwanais Wang Wen-hsing.
17.10-17.30 – discussion
17.30 – clôture de la Journée