14/11/2019 - 14/11/2019, Salle Pierre Albouy, Université Paris Diderot (5, rue Thomas Mann, 75013 Paris)
Comme la critique l’a abondamment souligné, notamment à la suite du débat ouvert entre « ancienne » et « nouvelle » philologie, la littérature médiévale est caractérisée par un très fort degré de variation, dans ses processus de transmission mais aussi de création, processus animés avant tout par une esthétique du remploi et de la continuité avec les modèles antérieurs.
Le modèle implicite dominant du discours théorique est ainsi vertical et généalogique. Dans une vision biologique de l’écosystème littéraire, héritière de catégories de pensée construites au XIXème siècle, la création littéraire s’inscrit, suivant les positions théoriques, dans un processus de dégénérescence héréditaire inévitable mais contre lequel on peut lutter pour sortir de cette « généalogie pathologique » (Zrinka Stahuljak), ou dans un « excès joyeux » (Bernard Cerquiglini) incontrôlable, caractéristique de la vie même.
On voudrait ici, dans le sillage des théories de la réception, interroger à l’inverse l’horizontalité des pratiques d’écritures médiévales, en essayant de mettre au jour, à partir de quelques exemples tirés de corpus fictionnels en français, des usages et des habitudes de compilation et d’écriture qui font école – au sens rhétorique du terme –, autour de communautés de lecteurs avertis. Nous interrogerons ainsi à l’aide d’un choix d’exemples examinés à la loupe ces lecteurs de troisième main que sont les copistes, « manulecteurs » qui écrivent en lisant.
Intervenantes : Anne Rochebouet (Université Versailles Saint-Quentin) et Nathalie Koble (ENS Paris)
La séance aura lieu le jeudi 14 novembre de 16h30 à 19h, salle Pierre Albouy, Université Paris Diderot (5, rue Thomas Mann, 75013 Paris. Les Grands Moulins, aile C, 6ème étage, salle 685C). Pour toute information, veuillez contacter florent.coste@orange.fr ou amandine.mussou@gmail.com