Sommaire
- La génétique flaubertienne
- Génétique flaubertienne, théorie littéraire et théorie de la genèse
- Flaubert, la littérature et les savoirs
- Éditions génétiques, éditions d’inédits, éditions électroniques.
- Actualités flaubertiennes : publications et colloques
- Perspective de la genèse : Flaubert et les créateurs
- Notes de bas de page
Les publications annoncées dans l’article et parues depuis sa date de rédaction sont actualisées entre crochets dans cette version numérique. []
Inventeur d’une nouvelle prose romanesque, Flaubert représente pour les lecteurs contemporainsl’« homme-plume », qui ne peut « penser que la plume à la main », et il inaugure la figure d’un écrivain chercheur qui transforme l’érudition en fiction. Et si nous pouvons apprécier ce travail c’est aussi que Flaubert a gardé toutes les traces de la genèse de ses œuvres, ses notes de travail, ses plans et ses scénarios, ses brouillons, ses mises au net, son manuscrit, et celui du copiste : des dizaines de milliers de feuillets conservés dans des bibliothèques publiques en France, (BnF, BHVP à Paris, BM de Rouen), des fondations privées en Suisse (fondation Bodmer), aux États-Unis (Pierpont Morgan Library entre autres), et dans des collections privées. L’émergence de ce fonds a été progressive1, au fur et à mesure de la mise à disposition des manuscrits donnés par la nièce de Flaubert aux bibliothèques de Rouen et de Paris, et de l’acquisition des manuscrits par les organismes privés ou publics de conservation2.
Mais la disponibilité du manuscrit n’est pas la seule condition de l’étude. Celle-ci dépend aussi du type d’intérêt qu’on porte à l’œuvre et à ses manuscrits de travail. Ainsi, l’entrée des brouillons de L’Éducation sentimentale à la Bibliothèque nationale en 1975 a coïncidé avec la redécouverte critique du roman à la fin des années 1960. L’attention proprement génétique pour les manuscrits de Flaubert date du dernier tiers du XXe siècle. Les premières études du début du siècle sur les manuscrits de Flaubert (souvent dans leurs derniers états) portaient principalement sur les sources ou présentaient une approche stylistique partielle et normative des variantes (A. Albalat). La « nouvelle version » de Madame Bovary par J.. Pommier et G. Leleu parue chez Corti en 1949 (après la publication par G. Leleu en 1936 de Madame Bovary. Ébauches et fragments inédits),constitue dans le domaine de l’édition des brouillons un « monstre » génétique : une fiction faite du montage du texte et de strates diverses de ses avant-textes, mais qui a familiarisé les lecteurs avec l’idée de lire des brouillons3. Après les travaux pionniers de M.-J. Durry sur les carnets de Flaubert, d’A. Cento sur les dossiers de L’Éducation sentimentale et de Bouvard et Pécuchet, de C. Gothot-Mersch sur La Genèse de Madame Bovary, il faut attendre la fin des années 1970 pour voir émerger la critique génétique, dans la lignée théorique du structuralisme et de la production du texte, avec la création par L. Hay du Centre d’Analyse des Manuscrits Modernes (CAM), laboratoire du CNRS (1974) devenu ensuite l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM), et la fondation d’une équipe Flaubert par R. Debray Genette (1978) : ce sont les conditions théoriques et méthodologiques qui ont permis le développement d’une analyse génétique des dossiers de Flaubert. En 1983, A. Raitt se demandait : « Qu’est-ce que l’avenir réserve aux études flaubertiennes ? » et il répondait, non sans réserves sur le projet exhaustif du Corpus Flaubertianum de G. Bonaccorso : « l’étude des manuscrits est une voie désormais grande ouverte aux recherches »4. Seize ans plus tard, en 1999, T. Williams reprenait l’état des lieux : « Such is the abundance of genetic material now published that the context in which Flaubert’s works are read has changed irretrievably : it is no longer possible or desirable for the critic to engage with the “final” version in a way which is unmediated or unaffected by its elaborate process of production as this manifests itself in the avant-texte. »5.
Si l’étude des processus d’écriture apparaît primordiale aujourd’hui, deux tendances se dessinent dans les travaux génétiques sur Flaubert : une orientation plus directement génétique qui prend pour objet principal les documents de genèse et s’attache à déchiffrer, classer et à étudier ces manuscrits de travail (notes d’idées ou d’enquête, notes de lecture, scénarios, brouillons, mises au net corrigées, manuscrits dits définitifs, copie du copiste quand elle existe) ; et une orientation dite à composante génétique, qui a pour objet l’édition et/ou l’étude du texte flaubertien, mais s’appuie sur les documents de genèse pour l’interpréter. Il y a en fait des gradations entre ces deux orientations, et cela contribue à la richesse et à l’inventivité critique de la génétique flaubertienne.
Mon propos ne peut être exhaustif. J’essaierai de dégager quelques grandes voies de la critique génétique des quinze dernières années sur Flaubert en insistant sur les dernières publications et les colloques récents. Après une brève présentation de la génétique flaubertienne, je souhaite marquer son lien historique à la théorie littéraire, puis souligner ses apports à la connaissance de l’écriture flaubertienne, dans sa relation aux savoirs, et dans le domaine de l’édition6.
La génétique flaubertienne
La recherche génétique flaubertienne, fondée, on l’a rappelé, par R. Debray Genette, de l’Université Paris 8, a été ensuite coordonnée par J. Neefs. Elle l’est par moi-même depuis juin 2006. L’équipe a constitué depuis plus de trente ans un fonds documentaire unique sur Flaubert (génétique et non génétique) consultable sur place par les chercheurs7. En outre, depuis de nombreuses années, les recherches sur Flaubert trouvent un lieu d’expression dans le cadre du séminaire Flaubert de l’ITEM à l’ENS (organisé avec l’Université Paris 8) dont les séances, depuis 2006-2007, sont audibles sur le site8. La plupart des chercheurs généticiens aujourd’hui ont été formés à l’ITEM.
La génétique flaubertienne est présente désormais internationalement, au Brésil, en Grande Bretagne, en Allemagne et en Italie, en Hongrie, aux USA, au Canada, et tout particulièrement au Japon (où la recherche en génétique flaubertienne, mais aussi proustienne, balzacienne, est très active)9.
À côté du centre Flaubert de l’ITEM à Paris, s’est créé à l’Université de Rouen un centre Flaubert (laboratoire CÉRÉDI : Centre d’Étude et de recherche Éditer-Interpréter, fondé en 1999) dirigé par Y. Leclerc, qui était auparavant membre de l’équipe Flaubert de l’ITEM. Ce centre a développé un site Flaubert, en partenariat avec la Bibliothèque municipale de Rouen, comprenant une édition hypertextuelle en ligne des manuscrits de Madame Bovary, sur laquelle nous reviendrons10.
Contrairement à une image reçue, la génétique textuelle n’est pas un simple retour de la philologie, dont le but principal est, rappelons-le, l’édition d’un texte fixé. Sauf dans le cas particulier d’une génétique de l’imprimé, l’objet de la génétique n’est pas la variante mais l’étude systématique des documents de genèse, qu’elle déchiffre et constitue en avant-texte. Dans le cas de Flaubert, elle concerne ces brouillons jugés autrefois indéchiffrables, pris dans leur ensemble, et non une sélection des derniers états manuscrits peu raturés. Surtout, le cadre intellectuel de la génétique est bien la théorie littéraire (notamment la « théorie du texte » que Roland Barthes a développée dans un article célèbre).
Génétique flaubertienne, théorie littéraire et théorie de la genèse
La critique génétique n’ajoute pas une nouvelle discipline critique, mais elle ouvre un champ d’analyses et de discussions et une nouvelle dimension aux approches critiques du texte qu’elle peut renouveler. Dès 1977, R. Debray Genette pose la question du rapport entre théories critiques et genèse du texte : « Dans quelle mesure peut-on appliquer certaines de nos méthodes critiques à l’étude génétique des manuscrits ? Inversement, la génétique apporte-t-elle une confirmation de ces méthodes, ou bien les déplace-t-elle, ou même conteste-t-elle profondément leur validité ? »11. Le premier volume de génétique flaubertienne, Flaubert à l’œuvre (1980) est de ce point de vue emblématique12. L’ouvrage expérimente dans les brouillons la poétique narrative avec R. Debray Genette, la sociocritique avec C. Duchet, porte un nouveau regard sur la problématisation du sens dans la genèse de Saint Julien (P.-M. de Biasi). C. Gothot-Mersch y étudie la genèse des personnages dans Bouvard et Pécuchet, tandis que C. Mouchard et J. Neefs présentent à neuf le « second volume » du roman.
« Peut-on aller jusqu’à construire une poétique spécifique des manuscrits, qui serait peut-être quelque chose comme une poétique de l’écriture opposée à une poétique du texte ? », demandait R. Debray Genette13. Ses travaux sur la genèse de Trois contes, de Madame Bovary, ont fondé une poétique de la genèse flaubertienne14. Dans cette perspective, Eric Le Calvez explore la description flaubertienne, construisant à travers l’étude des dossiers de genèse (avec de nombreuses transcriptions) les éléments d’une poétique de l’intertextualité et d’une narratologie génétique15. D’autres études s’intéressent à la genèse des frontières du texte (incipits et et fins16), ou encore à la poétique du scénarique, qui concerne l’écriture des scénarios, et leur rôle dans l’invention de la fiction, ou l’organisation de l’espace scénarique17.Complémentaire, la génétique scénarique étudie le développement du récit et de la description à travers les scénarios18. À mi-chemin de la poétique et de la stylistique, l’étude des notes de régie dans les scénarios ouvre des pistes intéressantes19. La lecture des dossiers de Flaubert peut ainsi conduire vers la génétique comparée20.
Marshall Olds apporte du nouveau sur la féérie dans Au pays des perroquets. Féérie théâtrale et narration chez Flaubert (2001) : il analyse le rôle de ce genre théâtral fantastique dans l’élaboration de la narration flaubertienne, et propose de nouvelles lectures et datations des manuscrits de théâtre, avec la transcription d’inédits21. C’est à la théâtralité scénique du récit flaubertien que s’attache pour sa part Isabelle Daunais dans Flaubert et la scénographie romanesque (1993), en s’appuyant sur les documents de genèse22.
Il n’y a pas de frontière étanche entre les approches des avant-textes. A la croisée de la poétique, de la thématique et de la sociocritique, la genèse des personnages est une voie de recherche multiple : la thèse de G. Mondon porte ainsi sur la figuration de Salammbô dans les brouillons23. De même, T. Hashimoto analyse la genèse des hallucinations dans L’Éducation sentimentale24. La thématique n’est pas loin de la psychanalyse ou de la textanalyse de J. Bellemin-Noël, qui trouve dans les brouillons un riche matériau. Ce courant est principalement représenté par les travaux de P. Willemart, directeur du Laboratoire du Manuscrit Littéraire à l'Université de São Paulo, sur les manuscrits d’Hérodias25.
Les avant-textes flaubertiens donnent à lire aussi de manière plus directe la présence de la socialité et le rapport à l’histoire dont ils permettent de comprendre souvent les modes d‘inscription de l’histoire. Dans la perspective des travaux fondateurs de C. Duchet en sociocritique26, K. Matsuzawa a étudié l’entretissage de l’amour, de l’argent et de la parole dans les brouillons de L’Éducation sentimentale, et développe une lecture politique du bovarysme dans Madame Bovary27. La question de la représentation de l’histoire dans les brouillons de la troisième partie de L’Éducation sentimentale, abordée en 1981 dans Histoire et langage dans L’Éducation sentimentale de Flaubert (CDU-SEDES), est reprise par Tony Williams, et par deux textes à remarquer sur l’écriture de l’histoire, « Déchiffrer un espace blanc » de C. Ginzburg (2003), et « Flaubert, sous Napoléon III » de J. Neefs sur la mort de Dussardier (2004)28. L’ouvrage de G. Séginger, Flaubert : une poétique de l’histoire (SEDES, 2000) offre une synthèse sur le rapport de Flaubert à l’historiographie et sur l’inscription de l’histoire dans les romans avec quelques références à la genèse.
Une nouvelle orientation de la critique génétique se dessine avec l’ethnogénétique que commence à développer J.-M. Privat, dans le prolongement de son essai Bovary Charivari, essai d'ethnocritique (1994), à la croisée de l’ethnographie et de la genèse littéraire29.
Enfin, les dossiers de genèse ouvrent un champ aux analyses linguistiques et stylistiques30, et permettent de renouveler l’approche du style. La question de la prose est ainsi l’enjeu de travaux qui situent la problématique flaubertienne au cœur de la « crise de prose » du XIXe siècle31. La question de la voix dans le récit flaubertien est évoquée dans Voix de masque de J. Frølich (2005) qui porte également sur les blancs de la prose32. La fêlure de la voix chez Flaubert retient aussi D. Rabaté dont Le Chaudron fêlé (2006), en partie sur Flaubert, se termine par un beau chapitre sur l’assourdissement des voix et la mélancolie dans Un cœur simple33. Depuis plusieurs années, P. Dufour analyse la prose flaubertienne et la mise en scène des langages : de Flaubert et le pignouf : essai sur la représentation romanesque du langage (1993) à La Prose du silence (1997) et La Pensée romanesque du langage (2004), qui élargit son analyse poéticienne et sociolinguistique au roman du XIXe siècle34. Le colloque de Cerisy, organisé par J. Neefs sur « Flaubert écrivain » (juin 2006), avec les Universités Johns Hopkins, Paris 8 et l’ITEM, a consacré une journée à la question du style chez Flaubert35. Plusieurs études ont ainsi porté sur le rythme de la prose (H. Mitterand, É. Bordas, A. Herschberg Pierrot). Dans Le Style en mouvement, en grande partie sur Flaubert, A. Herschberg Pierrot étudie les transformations stylistiques de la genèse, les styles de la genèse, et la façon dont la genèse conduit à repenser la question du style36. Corrélat de sa genèse, la réception du style de Flaubert est mise en valeur par G. Philippe, qui montre sa place dans le « moment grammatical » de la critique française (Sujet, verbe, complément. Le Moment grammatical de la littérature française. 1890-1940, 2002). Il situe ainsi dans une histoire plus longue la querelle des années 1920, dont il publie pour la première fois l’ensemble, autour du texte de Proust (Flaubert savait-il écrire ? Une querelle grammaticale (1919-1921), 2004)37.
Mais la génétique flaubertienne ne croise pas seulement la théorie du texte. Elle permet de construire une théorie de la genèse. À partir de l’expérience des dossiers de genèse flaubertiens, qui offrent un exemple particulièrement complet de genèse à programmation scénarique, P.-M. de Biasi construit depuis une vingtaine d’années une théorie de l’écriture flaubertienne et une théorie de la genèse. L’édition des Carnets de travail de Flaubert en 1988 (une période où l’on a publié aussi les carnets de Zola, de James, de Coleridge, et les Cahiers de Valéry), qui propose une typologie fonctionnelle des carnets de travail (calepins de repérage, albums d’idées et carnets de projets), a contribué à renouveler la notion de source par celle d’exogenèse, en mettant à jour un élément de textualisation intermédiaire entre l’intertexte ou la source documentaire et son appropriation par l’écriture, dès les premières traces écrites38. Les travaux de P.-M. de Biasi ont donné d’autre part aux études génétiques une méthodologie des opérations de recherche successives (de l’identification des pièces et de leur spécification au classement, au déchiffrement et à la transcription des documents de genèse) et apportent, en se fondant sur l’exemple flaubertien, une modélisation de la genèse à programmation scénarique (distinguant selon une redistribution logique quatre phases de la genèse : pré-rédactionnelle, rédactionnelle, pré-éditoriale, éditoriale)39. Ils développent plus largement une réflexion sur les processus de la genèse, sur la rature40, et sur l’édition génétique que condense en partie La Génétique des textes.
Flaubert, la littérature et les savoirs
Ce titre, qui désigne le sujet des séminaires Flaubert de l’ITEM de ces deux dernières années (2005-2007)41, manifeste l’intérêt actuel pour les immenses lectures de l’écrivain-chercheur et surtout leurs métamorphoses en littérature. Cette recherche sur les savoirs flaubertiens ne se confond pas en effet avec la quête documentaire de sources, qui restait extérieure à l’écriture, mais elle porte sur la transformation des savoirs en fiction. R. Debray Genette et J. Neefs ont consacré un volume, qui fait aujourd’hui référence, aux Romans d’archives42. Il y a bien ainsi une poétique propre aux notes de lecture, à la mise en forme sélective des savoirs, à leur fictionnalisation scénarique, leur métamorphose narrative et descriptive. De la première Tentation à Bouvard et Pécuchet, l’érudition de Flaubert ne cesse de croître. Il est passionnant de suivre dans les manuscrits la façon dont l’imaginaire naît de la bibliothèque, selon l’analyse deM.Foucault pour La Tentation de saint Antoine et Bouvard43, et d’étudier le travail de l’ironie et de la dérision flaubertienne dès les premières notes de Bouvard et Pécuchet44. Le colloque organisé en novembre 2006 par G. Séginger et P.-L. Rey, « Madame Bovary et les savoirs » pose justement cette question à propos d’un roman, pour lequel on dispose de peu de notes45. L’Orient de Flaubert, d’I. Lórinszky, sans étudier véritablement les brouillons,trace un itinéraire à travers les savoirs sur les mythes et les religions de l’antiquité dans Salammbô, tandis que les recherches d’A. Bouvier portent sur la genèse des savoirs religieux46. Dans Naissance et métamorphoses d'un écrivain : Flaubert et Les Tentations de saint Antoine, G. Séginger éclaircit la genèse de La Tentation de saint Antoinedans ses trois versions, dont elle étudie les métamorphoses esthétiques et éthiques47. M. Neiland propose de son côté une lecture thématique et intertextuelle de La Tentation de saint Antoine, mise en regard avec les œuvres flaubertiennes48. C’est au mythe de Salomé dans Hérodias, puis chez G. Moreau et Mallarmé qu’est consacré le livre d’A. Ogane (2006)49, qui étudie dans la genèse les transformations symboliques de cette scène, décrite pour la première fois en littérature par Flaubert. B. Marchal avait précédemment évoqué les généalogies et réécritures de Salomé dans son suggestif Salomé entre vers et prose. Baudelaire, Mallarmé, Flaubert, Huysmans (2005)50.
Plusieurs domaines du savoir ont donné lieu à des études de dossiers génétiques dans Bouvard et Pécuchet, sur les sciences51, la religion, la philosophie52, la politique53. Une suite de thèses soutenues sur Bouvard et Pécuchet dans les années 1990 à l’Université Paris 8, sous la direction de J. Neefs, ont défriché le terrain génétique et encyclopédique, avec de larges transcriptions des brouillons et des notes de lecture : thèses de M. Wada sur l’éducation, de S. Dord-Crouslé sur la littérature (voir, depuis, son ouvrage : Bouvard et Pécuchet de Flaubert, une «encyclopédie critique en farce », Belin, 2000), de N. Sugaya sur les notes de médecine dans Bouvard et Pécuchet54. A. Herschberg Pierrot, C. Mouchard et J. Neefs commentent les lectures de Flaubert et leur relation à l’encyclopédie de Bouvard et Pécuchet, dans « Les bibliothèques de Flaubert » (2001)55. On pourra consulter sur le site de l’ITEM une bibliographie des « bibliothèques » citées dans les dossiers manuscrits de Bouvard et Pécuchet56. La Bibliothèque de Flaubert. Inventaires et critiques (2001), sous la direction d’Y. Leclerc, rassemble les inventaires des livres de Flaubert et étudie la bibliothèque lue par l’écrivain57. L. Nissim a publié en 2000 un colloque sur les lectures de Flaubert (aux deux sens de l’expression), La Letture/ la lettura di Flaubert, où P.-M. de Biasi s’interroge sur la lecture, majeure, par Flaubert, de ses propres manuscrits (« Flaubert lecteur de Flaubert, ou la lecture endogénétique »)58.
Éditions génétiques, éditions d’inédits, éditions électroniques.
J’en viens à un aspect majeur des études flaubertiennes de ces dernières années : l’édition génétique et les éditions d’inédits. Je distinguerai à ce propos les éditions sur papier des œuvres, de la correspondance, des inédits et les éditions numériques des dossiers de genèse.
L’édition des romans se caractérise par le développement de très bonnes publications en collections de poche, à composante génétique : elles accompagnent la publication du texte d’un dossier de documents de genèse, scénarios, chapitres supprimés par l’auteur… À remarquer, au Livre de Poche, l’édition par J. Neefs de Madame Bovary (1999), avec les passages supprimés par la Revue de Paris59, et les éditions par P.-M. de Biasi, de L’Éducation sentimentale (2002, avec un dossier génétique et historique), de Trois contes (1999, avec plans, scénarios, et documents60) et de Bouvard et Pécuchet (1999, avec un dossier génétique et critique). Gisèle Séginger a procuré un Salammbô très complet en GF-Flammarion (2002), actuellement la meilleure édition, comprenant une transcription du « chapitre explicatif » supprimé par Flaubert et un solide dossier génétique et critique (textes et bibliographies). L’Éducation sentimentale et Bouvard et Pécuchet sont édités également par S. Dord-Crouslé en GF-Flammarion, avec, pour L’Éducation sentimentale (2001), le premier scénario en fac-similé et transcription, et pour Bouvard et Pécuchet (1999), des fragments du « second volume », comprenant le Dictionnaire des idées reçues et le Catalogue des idées chic, ainsi qu’un dossier de réception contemporaine.
Deux éditions critiques et véritablement génétiques de ce roman en traduction se distinguent par la richesse de leur annotation et des dossiers qu’ils publient. L’édition italienne chez Rizzoli (1992), équivalent de la Pléiade, en deux volumes, est le travail de L. Caminiti Pennarola, qui a continué l’œuvre exceptionnelle d’A. Cento. Le premier tome contient les dix chapitres du roman et des scénarios. Le second tome est consacré au « Socchiezzaio », l’anthologie des citations avec le Catalogue des idées chic et le Dictionnaire des idées reçues. Le sottisier est la version italienne, revue et corrigée, d’un travail précédent en français : Le Second volume de « Bouvard et Pécuchet ». Le projet du « sottisier ». reconstitution conjecturale de la « copie » des deux bonshommes d’après le dossier de Rouen. Reconstitution conjecturale de la copie des deux bonshommes par Alberto Cento et Lea Caminiti Pennarola (Liguori Editore 1981) avec une bibliographie des ouvrages cités par Flaubert61. Une édition remarquable de Bouvard et Pécuchet en quatre volumes (2003-2005), par H.-H. Henschen, est parue depuis en allemand, avec Le Dictionnaire des idées reçues. Elle se distingue par les deux tomes du « sottisier », l’un contenant la traduction annotée des citations du « second volume », avec une bibliographie précieuse des textes utilisés par Flaubert, l’autre une anthologie bilingue de notes de lecture pour Bouvard et Pécuchet62.
Quant au Dictionnaire des idées reçues, après l’édition diplomatique des trois manuscrits de Rouen par L. Caminiti (1966), M.-T. Jacquet (1990) a renversé la tradition éditoriale qui faisait du manuscrit composé à partir de fiches calligraphiées par Laporte (dit manuscrit « c ») le dernier manuscrit. Elle démontre avec certitude dans son édition que le manuscrit « a », seul manuscrit très raturé rédigé en continu de la main de Flaubert, avec des corrections de Laporte, est le dernier état, composé par Flaubert à partir des deux autres manuscrits (« b » et « c ») qu’il intègre. C’est une édition critique, au sens où elle fixe un dernier état (elle n’édite que les articles et les passages d’articles non rayés), et elle où compile dans l’apparat critique les variantes des trois manuscrits. L’édition au Livre de Poche par A. Herschberg Pierrot, suit le classement proposé précédemment mais procure une édition génétique de ce dernier manuscrit (« a »), qui est un état inachevé. L’édition maintient les biffures, et accompagne le texte pour la première fois d’une annotation encyclopédique qui restitue son intertextualité discursive et son historicité dans le XIXe siècle.
Dans la nouvelle édition des Œuvres complètes à la « Bibliothèque de la Pléiade » (prévue en cinq volumes), le tome I, consacré aux Œuvres de jeunesse, et préparé par C. Gothot-Mersch et G. Sagnes, est sorti en 2001. C’est la première édition revue systématiquement sur les manuscrits originaux (en particulier pour Les Mémoires d’un fou), avec des inédits et dans « l’Atelier de Flaubert », quatre scénarios de jeunesse. C’est une édition critique plutôt que génétique, avec des notices précises sur l’établissement du texte, mais un choix limité de variantes qui laisse place à une riche annotation63. Une version « Folio » de Mémoires d’un fou, Novembre, Pyrénées-Corse, Voyage en Italie est issue de ce travail la même année (2001)64.
Après l’édition génétique du Voyage en Égypte (1991) par P.-M. de Biasi, première publication du manuscrit original de Flaubert, C. Gothot-Mersch et S. Dord-Crouslé ont fait paraître en « Folio » (2006) Voyage en Orient (1849-1851), précédant le tome II de la Pléiade. C.-M. Delavoye a par ailleurs procuré une transcription du Carnet de voyage à Carthage rédigé au moment de Salammbô65.
Passons à la Correspondance. En 1998, le tome IV de la Correspondance de Flaubert (1869-1875) a été publié par J. Bruneau à la Pléiade, plus de vingt ans après le premier tome (1973)66. L’on attendait le tome V et dernier (1876-1880), continué par Y. Leclerc après la mort de J. Bruneau : il constitue l’événement éditorial flaubertien de l’automne 2007. Le volume comprend en appendice des lettres de Maxime du Camp à Gustave Flaubert (1877-1880) ; des extraits du «Journal » d’Edmond de Goncourt, et un supplément composé de lettres retrouvées (1831-1875) et de lettres de dates inconnues ou incertaines. Il est accompagné d‘un volume d’index (noms de personnes et de personnages, toponymes et titres d’œuvres cités par Flaubert dans les cinq volumes de l’édition, avec des résumés pour les rubriques les plus importantes), suivi d’une Table alphabétique des correspondants. Ces dernières années ont vu aussi paraître, à la suite de la remarquable Correspondance G. Flaubert – G. Sand établie par A. Jacobs (1981), les Correspondances croisées de Flaubert et Maupassant (1993), Flaubert et Taine (1996), Flaubert et les Goncourt (1998), Flaubert, Alfred Le Poittevin et Maxime Du Camp (2000), et les lettres adressées à Flaubert : Lettres à Gustave Flaubert de L. Bouilhet (1996), et Lettres à Flaubert du fonds Lovenjoul (1997)67.
Parmi les inédits de Flaubert, autres que la correspondance, je distinguerai les éditions « horizontales » qui publient une strate du manuscrit (manuscrits, scénarios, dossiers de notes) des éditions « verticales » qui comprennent plusieurs états successifs qu’il s’agit d’ordonner (brouillons)68. Dans la première catégorie mentionnons la publication de scénarios (Plans et scénarios de Madame Bovary par Y. Leclerc, excellente édition avec fac-similés et transcriptions (1995), déjà citée, les scénarios de l’Éducation sentimentale par T. Williams (1992)69, Vie et travaux du R.P. Cruchard et autres inédits, par M. Desportes et Y. Leclerc (2005),quatre textes courts copiés par Caroline70. Ajoutons la reproduction en fac-similé de l’édition originale de Madame Bovary avec annotations de la main de Flaubert, qui reporte sur son exemplaire les coupures de la Revue de Paris (2007)71. G. Séginger présente et transcrit un dossier de notes sur Hegel dans Gustave Flaubert 5 (2005), et elle publie une étude avec transcription des manuscrits flaubertiens de la Bibliothèque Bodmer (2008)72. S. Dord-Crouslé a fait paraître en 2005 un article sur les notes d’esthétique de Flaubert pour Bouvard et Pécuchet (remercions R. Pierrot d’avoir signalé aux flaubertiens la présence de ces notes, en dépôt à la BnF, et leur notice dans le catalogue d’exposition à la BnF)73.
Les éditions « verticales » de dossiers de genèse, en général des brouillons, sont forcément limitées par le format du livre. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que seul Trois contes ait fait l’objet de publications intégrales sur papier. Les années 1990 ont vu paraître les tomes II et III du Corpus flaubertianum par G. Bonaccorso et ses collaborateurs, consacrés à Hérodias (1995) et à La Légende de saint Julien l’Hospitalier (1998) après le tome I plus ancien des brouillons d’Un cœur simple (1983) — travail considérable et qui a eu un intérêt historique dans la publication des brouillons, mais difficile à utiliser en raison des nombreux codes de transcription qui transforment la lecture en jeu de piste.
L’édition numérique permet de résoudre les difficultés liées aux dimensions des éditions sur papier, et d’associer à la transcription diplomatique, qui s’est perfectionnée, l’image des manuscrits. D’autre part, les dispositifs hypertextuels offrent au lecteur un outil de recherche incomparable, la possibilité de « naviguer » entre les documents et différents états du dossier de genèse.
Le site organisé par T. Williams, de l’Université de Hull, History in the making / L’histoire en question :<http://www.hull.ac.uk/hitm>(2001), présente les avant-textes du chapitre 1 de la troisième partie de L’Éducation sentimentale des notes et scénarios jusqu’à l’édition originale. L’on peut confronter le manuscrit et sa transcription, et appeler l’hypertexte.
Le projet Bovary, lancé par Y. Leclerc et D. Girard, responsables des transcriptions, est beaucoup plus ambitieux. Il s’agit de transcrire l’ensemble des manuscrits de Madame Bovary, numérisés par la Bibliothèque de Rouen, belle entreprise, et de procurer à terme une édition hypertexte des manuscrits de Madame Bovary, avec les images de ces manuscrits (prévue en décembre 2007). Cette entreprise a été rendue possible par la thèse de M. Durel, soutenue à l’Université de Rouen en 2000, qui établit un classement de tous les brouillons du roman74. La transcription de ce dossier de genèse a requis près de 600 bénévoles de nombreux pays. L’ampleur du projet, ainsi que le nombre et la diversité des participants impliquent un travail attentif de vérification et de validation des transcriptions, qui devra être mené à son terme pour que cette édition hypertexte puisse avoir une validité scientifique75.
Deux autres programmes sont à mentionner. Le programme Optima (Outils pour le traitement de l’information dans les manuscrits modernes), retenu par l’Agence Nationale de la Recherche, a débuté en 2007 sous la direction de P.-M. de Biasi, à l’ITEM, en partenariat avec la BnF et deux laboratoires d’informatique. Ce programme concerne la numérisation et l’édition en ligne de quatre grands fonds manuscrits, parmi lesquels Trois contes et L’Éducation sentimentale de Flaubert.Il a pour projet d’offrir une édition en ligne des brouillons et manuscrits de travail, mais surtout de construire les normes d’un environnement de recherche (l’écran de travail) et d’une plateforme d’édition hypertextuelle (structure mettant en rapport les images des manuscrits, les transcriptions, les textes publiés, et les textes critiques) qui permette aux chercheurs et aux lecteurs d’accéder à une relation aussi précise et exhaustive que possible avec les composantes du manuscrit (image de la page autographe, transcriptions, prise en compte des singularités structurelles du manuscrit).Le programme lancé par S. Dord-Crouslé (UMR 5611 – LIRE, Équipe ENS LSH XIXe siècle) porte sur l’édition électronique des dossiers de Bouvard et Pécuchet, en partenariat avec la Bibliothèque municipale de Rouen, et le Centre Flaubert de l’Université de Rouen76.
Actualités flaubertiennes : publications et colloques77.
Plusieurs publications récentes sont à signaler. D’abord deux livres illustrés à lire et à voir donnent une place nouvelle aux images de manuscrits et à la genèse de l’œuvre comme rythme de la vie. Gustave Flaubert par É. Le Calvez, paru chez Textuel en 2006, est un beau livre d’images qui propose une biographie de l’écriture, étayée par la correspondance. Les manuscrits y ont une place nouvelle par l’importance quantitative et qualitative des facsimilés, leur présence dans la page, et par le rôle ainsi conféré à la genèse de l’œuvre dans la présentation de l’écrivain. Flaubert, l’homme-plume, de P.-M. de Biasi (2002) paru dans la collection « Découverte » chez Gallimard, s’ouvre sur des manuscrits en pleine page qui installent le lecteur dans l’univers de l’écriture flaubertienne. Ce petit livre nous offre une biographie de l’écriture flaubertienne à la fois accessible et savante, un condensé de la poétique de l’écrivain et de son travail d’écriture78. Le catalogue de l’exposition Brouillons d’écrivains (BnF, 2001), sous la direction de M. O. Germain et D. Thébault, est un complément parfait des livres précédents, avec plusieurs sections sur les manuscrits et l’écriture flaubertienne.
Un certain nombre de volumes collectifs (souvent mentionnés au cours de cette étude) sont parus sur Flaubert avec des articles faisant référence à la genèse : New approaches in Flaubert studies (1999)79, Flaubert et la théorie littéraire. En hommage à C. Gothot-Mersch (2005)80, Nouvelles lectures de Flaubert. Recherches allemandes (2006)81, et, en partie seulement sur Flaubert : Esquisses/ébauches, Projects and Pre-Texts in Nineteenth-Century French Culture (2007)82. Après neuf ans d’interruption, la série Gustave Flaubert chez Minard a repris, sous la direction de G. Séginger, avec le numéro 5 (2005), « Dix ans de critique ». La revue présente un bilan des travaux flaubertiens des dix dernières années, ainsi que des études ponctuelles et des inédits, suivis d’un « carnet critique » de compte rendus83. Le numéro suivant (n° 6, 2008) portera sur « Fiction et philosophie »84. Mentionnons aussi — corrélat de la genèse — l’anthologie de la réception critique de Flaubert au XIXe siècle, Gustave Flaubert. Textes réunis et présentés par D. Philippot, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2006.
Les années 2006-2007 auront été particulièrement nourries en publications et surtout en colloques sur Madame Bovary et Flaubert, en raison du cent-cinquantenaire de la publication du célèbre roman en revue et en volume. J. Neefs a organisé un dossier du Magazine littéraire de novembre 2006 sur Madame Bovary, qui réunit textes critiques et images (manuscrits et illustrations) autour du roman : présentation et article sur le travail de l’homme-plume par J. Neefs, réflexion sur le réalisme et commentaires sur le mot apocryphe de Flaubert « Madame Bovary c’est moi » par P.-M. de Biasi, lectures de C. Duchet, T. Pavel, A. Buisine, interprétations de Charles Bovary (un texte de C. Mouchard sur le livre de J. Améry), réceptions internationales du roman, entretiens de P.-M. de Biasi sur Madame Bovary avec C. Chabrol (repris de 1991), et avec P. Michon85.
Le calendrier des colloques a été fort serré, et la génétique, sans être omniprésente, était bien représentée. L’année 2006a commencé avec un grand colloque à Cerisy sous la direction de J. Neefs sur « Flaubert écrivain » réunissant des chercheurs internationaux du 23 au 30 juin : on y a parlé de la biographie, des œuvres, du style de Flaubert, comme nous l’avons déjà noté86, de Flaubert et Tocqueville, de la critique contemporaine sur Flaubert, de Flaubert au cinéma, des traductions, de la réception de Flaubert à l’étranger, de la genèse des œuvres.
Du 14 au 17 septembre, s’est tenu à Venise un colloque sur le réalisme flaubertien : « Absolutist Reality and Literary Realism: Flaubert », organisé par B. Vinken (Université de Munich) et Peter Fröhlicher (Université de Zurich)87.Les 10 et 11 octobre, J. Neefs coordonnait une journée et demie d’études à l’Université Johns Hopkins de Baltimore « Madame Bovary, Novel as a Modern Art (150 years anniversary of the Flaubert’s Novel)88. Puis c’était le tour de l’Université de Messine, à l’initiative de R. M. Palermo di Stefano, d’organiser les 26-28 octobre un colloque «Madame Bovary. Préludes, présences, mutations»89. Enfin, G. Séginger et P.-L. Rey, des Universités Marne-la-Vallée et Paris III, proposaient un colloque « Madame Bovary et les savoirs »90. Entretemps, une journée « Bovarysme : littérature et philosophie » avait eu lieu à la Sorbonne le 3 novembre91. Si le flaubertien résistait encore, en 2007, C. Matthey invitait des chercheurs à parler de « Flaubert politique » à l’Université du Colorado à Boulder aux États-Unis92. Et l’année Bovary 2007 semble bien se terminer avec « Madame Bovary, 150 ans et après : bilan et perspectives », colloque organisé à Rouen les 15-17 novembre 2007 par le centre Flaubert du Laboratoire CÉRÉDI, Université de Rouen et l’Association des Amis de Flaubert et de Maupassant, pas tout à fait cependant puisque deux manifestations sont annoncées en décembre en Italie et au Japon, où il sera question du roman et de la genèse flaubertienne93.
Perspective de la genèse : Flaubert et les créateurs
En contrepoint des travaux universitaires, il faut souligner, même brièvement, la place de Flaubert dans la pensée des créateurs contemporains, écrivains ou cinéastes, et dans la genèse de leurs œuvres94. Un numéro précédent du Magazine littéraire (401, septembre 2001), accueillait un dossier sur Flaubert, coordonné par P.-M. de Biasi, qui présentait un texte de P. Dumayet sur le personnage de Binet, et faisait une large part au « Flaubert des romanciers », de F. Delay à P. Michon, J. Échenoz, et C. Simon. On sait l’importance de Flaubert chez des écrivains contemporains tels que P. Bergounioux95, ou P. Michon. Dans plusieurs entretiens récents repris dans Le Roi vient quand il veut, P. Michon s’est exprimé sur ses relations à l’écriture flaubertienne, et sa lecture de Flaubert : une séance lui était consacrée au colloque de Cerisy sur « Flaubert écrivain » en juin 2006. Lors de ce colloque, R. Bober est venu présenter les documentaires créateurs que P. Dumayet a réalisés avec lui sur Flaubert. C. Chabrol s’était entretenu avec P.-M. de Biasi en 1991, à l’occasion de la sortie de son film Madame Bovary : le texte en est repris dans le dossier du Magazine littéraire de novembre 2006.
On en sait un peu plus aujourd’hui sur ces milliers de pages raturées et sur l’écriture flaubertienne.
Le champ des écrits flaubertiens s’est considérablement ouvert ces dernières années, avec la production d’inédits, la transcription et le classement de dossiers et les éditions numériques, qui semblent la voie des prochaines recherches dans le domaine de l’édition des dossiers de genèse. Le chantier de Trois contes et de Madame Bovary est bien avancé, celui des autres œuvresest bien entamé mais il mériterait une étude systématique. Il reste encore beaucoup de matériau à classer et à déchiffrer, de quoi élaborer plusieurs thèses. Cette période a vu aussi le renouvellement des éditions de texte, à la lumière des avant-textes, et une nouvelle approche de l’édition des inachevés.
Les études sur la genèse flaubertienne se développent : qu’elles portent sur l’ensemble d’un dossier ou qu’elles s’appuient sur des corpus plus restreints, déjà transcrits, en partant d’interrogations sur le texte. La relation du texte et de l’avant-texte n’est pas toujours prévisible et s’il est possible de retracer la genèse d’un élément du texte (un personnage, une description, une scène, un incipit) les dossiers laissent percevoir des surprises. Dans cette écriture de la programmation, les revirements, les restructurations, les ajouts tardifs apparaissent essentiels. Si certains éléments, trouvés dès le départ se maintiennent dans tous les états de l’œuvre, l’on peut aussi découvrir dans la genèse des scènes, des descriptions, des formes d’écriture (le lexique privé, les métaphores, les stéréotypes), des modes d’énonciation (la polyphonie, le dialogue et le métadiscours), des styles génériques (l’écriture théâtrale), des questions, qui se transforment considérablement au fil de l’invention, et qui peuvent aussi disparaître complètement du texte. Les critiques du texte, textanalyse et thématique, sociocritique, poétique et étude stylistique ont beaucoup à découvrir dans la genèse, en mêlant leurs lectures. De quoi mieux comprendre l’écriture au travail mais aussi renouveler ou enrichir l’approche des textes et leur interprétation critique. Parallèlement, la poétique de l’écriture qu’appelait R. Debray Genette est en chemin: poétique de l’invention dans les scénarios, et les brouillons flaubertiens, rythmique de la genèse, étude des incipits, travaux sur l’énonciation. Il y aurait à décrire les modalités d’invention spécifiques d’une œuvre, à rechercher la singularité des genèses, et à confronter ces singularités avec les spécificités d’autres genèses littéraires des XIXe et XXe siècles.
En génétique comme en critique littéraire, les recherches formelles et les recherches de contenu ne sont pas séparables. La dernière décennie a fortement montré l’implication de l’écriture flaubertienne dans la transformation des savoirs. L’étude des scénarios, notes préparatoires, et brouillons permet de mieux saisir l’intertextualité et l’interdiscursivité à l’œuvre chez Flaubert, et les effets d’auto-censure. Elle permet aussi de comprendre comment cette écriture fondée sur l’allusion, l’ellipse, la dispersion énonciative et la polyphonie constitue un point de vue de la littérature sur les savoirs historiques, religieux, politiques, scientifiques, artistiques, de son temps.
Novembre 2007
1 Elle n’est pas terminée car plusieurs manuscrits et des dossiers de notes sont encore inaccessibles aux chercheurs.
2 Ainsi, le manuscrit de L’Éducation sentimentale de 1845 a été acquis par la fondation Bodmer en 1957, puis les brouillons de l’Éducation sentimentale sont entrés en 1975 à la Bibliothèque nationale de France, ce qui a ouvert au public flaubertien un continent jusque là inaccessible. La Bibliothèque municipale de Rouen a procédé à plusieurs achats dans les années 1990-2000 (théâtre, lettre à la municipalité de Rouen, notes de lecture).
3 G. Flaubert, Madame Bovary. Ébauches et fragments inédits recueillis d'après les manuscrits par G. Leleu, Paris, Conard, 1936, 2 volumes, et G. Flaubert, Madame Bovary. Nouvelle version précédée des scénarios inédits, Paris, José Corti, 1949 par J. Pommier et G. Leleu. Dans « La lisibilité des brouillons », Gustave Flaubert 5, 2005, J. Neefs souligne le rôle de cette dernière publication.
4 A. W. Raitt, « État présent des études sur Flaubert », L’Information littéraire XXXIV, 1982, p. 198-206, et XXXV, 1983, p. 18-25, citation p. 24.
5 T. Williams, « Introduction : Flaubert’s studies, 1983-96 », in New Approaches in Flaubert studies, edited by T. Williams and M. Orr, The Edwin Mellen Press, Lewiston, New-York, 1999, p. 11. Voir dans le même volume une bibliographie des études flaubertiennes par D. J. Colwell, qui complète ses bibliographies rétrospectives précédentes : « Bibliography : Flaubert studies, 1989-97 », ibid., p. 207-234.
6 Mon travail prend appui sur les études citées d’A. Raitt, T. Williams et D. J. Colwell, sur la bibliographie en ligne du « fonds Flaubert » de l’ITEM, et les bibliographies sur papier : Bibliographie des études génétiques sur Flaubert, bibliographie rétrospective par O. de Guidis avec l’aide de N. Gailus, ITEM, juin 2000, et les bulletins de bibliographie annuels « Biblio » établis par O. de Guidis puis par M. Mesureur-Ceyrat (« Biblio » 11-17, 2000-2007). O. de Guidis avait publié en 1995 une « Bibliographie génétique de Flaubert », à la suite de l’édition par Y. Leclerc des Plans et scénarios de Madame Bovary, Paris, Éditions Zulma-CNRS Éditions. Voir aussi de D. Boltz, l’excellent Bilan historique des études de genèse sur L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert (1880-2005). Un siècle d’approches philologiques (1880-1975), trente ans de critique génétique (1975-2005). L’Éducation sentimentale. Mémoire de DEA. 340 p., dir. P.-M. de Biasi. Documentation consultable au centre Flaubert de l’ITEM.
Je remercie vivement pour leur aide M. Mesureur-Ceyrat, documentaliste de l’équipe Flaubert de l’ITEM, et N. Sugaya, L. Nissim, F. Pellegrini, B. Vinken, I. Lórinszky, I. Daunais et M. Olds pour leurs bilans de la critique génétique flaubertienne internationale. Je remercie aussi J. Neefs et P.-M. de Biasi pour leurs précieuses relectures de cet article.
Un état partiel de la recherche sur Flaubert, « Flaubert contemporain : bilan et perspectives », a été présenté par Y. Leclerc dans le n° 135 de Romantisme, mars 2007.
7 Le centre de documentation comprend les photocopies et un catalogue des manuscrits de Flaubert accessibles, une bibliothèque des éditions de Flaubert et de la critique flaubertienne (ouvrages, revues et nombreux tirés à part). La bibliographie du fonds Flaubert est consultable en ligne sur le site de l’ITEM (Adresse : <www.item.ens.fr>), ainsi que les textes d’articles sur Flaubert en version numérique. Par ailleurs une bibliographie annuelle des acquisitions du centre Flaubert de l’ITEM, rédigée actuellement par M. Mesureur-Ceyrat, est publiée dans le bulletin annuel « Biblio » disponible au centre Flaubert : on trouvera le dernier numéro en ligne sur le site de l’ITEM.
8 Le programme du séminaire Flaubert 2007-2008 se trouve sur le site de l’ITEM, ainsi que les archives du séminaire précédent.
9 Voir sur le site de l’ITEM la composition internationale de l’équipe Flaubert. Les flaubertiens japonais, qui possèdent depuis 2005 une « Société japonaise des études flaubertiennes » (créée par K. Matsuzawa, professeur à l’Université de Nagoya), ont organisé ces dernières années plusieurs colloques où il était question de Flaubert. Voir Le Texte et ses genèses. Actes du Colloque international. Textes réunis et présentés par K. Matsuzawa, Nagoya (Japon), Graduate School of Letters, Nagoya University, “International Conference Series”, 3, 2004, et Flaubert. Tentations d'une écriture. Actes du colloque franco-japonais, Faculté des Arts et des Sciences de l'Université de Tokyo, 24 novembre 2000. Textes réunis par S. Hasumi et Y. Kudo. Université de Tokyo, 2001.
10 Adresse : <http://flaubert.univ-rouen.fr>. Le site contient une revue (Revue Flaubert), des études en ligne, un bulletin mensuel d’informations flaubertiennes (avec des renseignements sur les ventes d’autographes), une rubrique « manuscrits » qui comprend la présentation d’éditions hypertextes de Flaubert (dont le projet Bovary), quelques facsimilés de notes autographes et brouillons de Flaubert, et le catalogue en ligne du fonds des manuscrits de Flaubert à la Bibliothèque municipale de Rouen.
11 « Génétique et poétique : esquisse de méthode », Littérature, n° 28, décembre 1977, p. 20, repris dans Métamorphoses du récit, Paris, Seuil, 1988.
12 R. Debray Genette, éd., Flammarion 1980. L’année précédente paraissaient les Essais de critique génétique, dir. L. Hay (Flammarion, 1979).
13 Art. cit., p. 20.
14 Voir Métamorphoses du récit, op. cit. et par exemple, l’étude de genèse « Hapax et paradigmes : aux frontières de la critique génétique », Genesis , 6, 1994.
15 E. Le Calvez, Flaubert topographe : L’Éducation sentimentale. Essai de poétique génétique, Amsterdam-Atlanta, Rodopi, 1997 et La Production du descriptif. Exogenèse et endogenèse de L’Éducation sentimentale, Amsterdam-Atlanta, Rodopi 2002. Sur la description dans Hérodias voir aussi S. Mangiapane, La Descrizione nell'avantesto flaubertiano di Hérodias : dalla genesi al testo. Thèse de Doctorat, dir. G. Bonaccorso. Université de Messine, 1997, 385 p.
16 Sur les incipits, voir P.-M. de Biasi « Flaubert, la genèse d'un incipit : écrire la première phrase de La Légende de saint Julien l'Hospitalier », A. Herschberg Pierrot, « Étude génétique de l’incipit de Bouvard et Pécuchet » , Équinoxe, n° 16, Kyoto, Rynsen-Book, 1999, et Le Style en mouvement. Littérature et art. Paris, Belin, 2005, p. 47-49 (sur L’Éducation sentimentale). Voir aussi, sur l’album de Frédéric au début du roman, l’étude de P. Hamon dans Imageries. Littérature et image au XIXe siècle, Paris, José Corti, 2007, chapitre X. Sur les premières lignes d’Hérodias, voir A. Grésillon, J.-L. Lebrave et C. Fuchs « Flaubert : “Ruminer Hérodias ”. Du cognitif-visuel au verbal-textuel » in L’Écriture et ses doubles. Genèse et variation textuelle. Paris, Éditions du CNRS, 1991. Sur la genèse des fins, on pourra consulter G. Sagnes, « Terminer Madame Bovary » in Genèse des fins, dir. C. Duchet et I. Tournier, Saint-Denis, PUV, 1996.
17 Sur les scénarios de Madame Bovary, voir l’introduction d’Y. Leclerc à l’édition des Plans et scénarios de Madame Bovary, et R. Debray Genette, « La poétique flaubertienne dans les Plans et scénarios de Madame Bovary », Genesis 13, 1999. Sur le scénarique, voir J. Neefs, « La projection du scénario », Études françaises 28, 1992, et « Flaubert et la mimesis scénarique » in Flaubert et la théorie littéraire. En hommage à C. Gothot-Mersch. Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2005. Sur l’évolution de l’espace scénarique, voir G. Séginger, « Chorégraphies scripturales de Flaubert. De l’inspiration à l’aspiration », Genesis 11, 1997. Sur les processus de l’écriture flaubertienne dans Bouvard et Pécuchet, voir S. Dord-Crouslé, « Entre programme et processus : le dynamisme de l’écriture flaubertienne. Quelques points de méthode », Genesis 13, 1999.
18 Voir É. Le Calvez, « Génétique scénarique : les scénarios de la scène du fiacre dans Madame Bovary », in La Création en acte. Devenir de la critique génétique, dir. P. Gifford et M. Schmid, Amsterdam-Atlanta, Rodopi, 2007.
19 Voir C. Gothot-Mersch, « La dispositio dans le travail de Flaubert », Romanic Review, n. 3, volume 86, may 1995.
20 Voir M. Schmid, Processes of Literary Creation. Flaubert and Proust. Legenda, European Humanities Research Centre, 1998 et É. Le Calvez, « Génétique zolienne et génétique flaubertienne : les dossiers de La Curée et de L'Éducation sentimentale », Les Cahiers naturalistes, hors série, 2003.
21 Amsterdam-Atlanta, Rodopi, 2001. M. Olds fait une synthèse des travaux sur « Théâtre et théâtralité chez Flaubert » dans Gustave Flaubert 5, 2005. Rappelons aussi le livre de K. Kashiwagi, La Théâtralité dans les deux Éducation sentimentale, Tokyo, Librairie-Éditions France Tosho, 1985.
22 Paris, Nizet, 1993.
23 G. Mondon, Genèse du personnage de Salammbô d'après les manuscrits autographes de Gustave Flaubert. Thèse de Doctorat, Université Paris VII-Denis Diderot, 2002, dir. P.-M. de Biasi. 1811 p.
24 T. Hashimoto, Hallucination chez Flaubert : poétique et perception. Thèse de Doctorat, dir. J. Neefs. Université Paris VIII, 2007, 576 p. Voir son article, « Écriture et hallucination. Autour du « Jardin des Plantes » (L’Éducation sentimentale, première partie, chapitre V) », Revue Flaubert n° 6, 2006.
25 P. Willemart, Dans la chambre noire de l'écriture(Hérodias de Flaubert). Toronto, éd. Paratexte, 1996.
26 Voir C. Duchet, « Écriture et desécriture de l’Histoire dans Bouvard et Pécuchet », dans Flaubert à l‘œuvre, op. cit. Voir aussi C. Duchet, « Sociocritique et génétique », entretien avec A. Herschberg Pierrot et J. Neefs, Genesis, n° 6, 1994.
27 K. Matsuzawa, Introduction à l’étude critique et génétique des manuscrits de L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert – l’amour, l’argent, la parole, Tokyo, France Tosho, 1992, 2 vol. Voir aussi son intervention à Cerisy (2006), partie de son livre, paru en japonais : Lire Madame Bovary – l’amour, l’argent, la démocratie, Tokyo, Iwanami-shoten, 2004.
28 Voir T. Williams, « Dussardier sur les barricades : naissance d'un « héros de juin », Revue d'Histoire Littéraire de la France, n° 1, 2001. C. Ginzburg, Rapports de force : histoire, rhétorique, preuve. Trad. fr., Seuil, 2000, J.Neefs, « Flaubert, sous Napoléon III » in Comment meurt une république. Autour du 2 décembre, dir. S. Aprile et al., Paris, Creaphis, 2004.
29 Paris, CNRS Éditions, 1994. Voir « Elias, Bakhtine et la littérature » in Norbert Elias et l'anthropologie. « Nous sommes tous si étranges... », dir. S. Chevalier et J.-M. Privat), et sur le voisinage, son intervention au colloque de Paris III-Marne-la-Vallée, 2006.
30 Voir T. Kinoshita, Noms propres subjectivisés dans le style indirect libre de L'Éducation sentimentale, Okayama, Faculté des Lettres d’Okayama, 2005, H. Funakoshi Teramoto, Langage et métalangage dans l’œuvre de Gustave Flaubert. Thèse de Doctorat, dir. A. Herschberg Pierrot, Université Paris 8, 2005. Voir aussi la thèse de F. Pellegrini, dir. J. Neefs , Mais pourquoi m’a-t-elle fait ça ! » La causalité dans Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert. Université Paris 8, 2005.
31 Voir Crise de prose, dir. J.-N. Illouz et J. Neefs, Saint-Denis, PUV, 2005. Voir aussi J. Neefs, « Bouvard et Pécuchet, la prose des savoirs », TLE, n° 10, 1992.
32 Saint-Denis, PUV, 2005.Voir aussi, en partie sur Flaubert, Au parloir du roman de Balzac à Flaubert, Paris, Société nouvelle Didier-érudition, Oslo, Solum Forlag A/S 1991.
33 D. Rabaté, Le Chaudron fêlé. Écarts de la littérature. Paris, José Corti, 2006. Sur le « chaudron fêlé », voir aussi P. Dufour, La Pensée romanesque du langage, Paris, Seuil, 2004, chapitre X.
34 Saint-Denis, PUV, 1993 ; Paris, Nathan, 1997 ; Paris, Seuil, 2004. On doit aussi à P. Dufour la première traduction en français de l’article d’H. Friedrich sur Flaubert : « Flaubert » dans Littérature, n° 141, mars 2006.
35 Un peu plus de trente ans après le colloque de La Production du sens chez Flaubert (UGE « 10/18 », 1975), qui s’était tenu à Cerisy du 21 au 28 juin 1974, (dir. C. Gothot-Mersch)ce nouveau colloque de Cerisy, du 23 au 30 juin 2006, a manifesté la présence internationale de la génétique dans les études flaubertiennes. Il est à paraître dans la revue Europe.
36 Op. cit.
37 Paris, Gallimard, 2002 et Grenoble, Ellug, Université Stendhal, 2004.
38 G. Flaubert, Carnets de travail, Balland, 1988. Les notions d’exogenèse et d’endogenèse, lancées par R. Debray Genette, sont retravaillées par P.-M. de Biasi dans « Théorie du texte : l'écriture et ses sources. Endogenèse et exogenèse », in Le Texte et ses genèses, op. cit., 2004.
39 Sur les opérations de recherche, et sur la relation entre théorie de la genèse et spécificité du corpus (en l’occurrence, flaubertien), voir P.-M. de Biasi, « Les six grandes étapes de la recherche en génétique des textes » in A. Crasson (éd.), L'Édition du manuscrit. De l'archive de création au scriptorium électronique,Louvain-la-Neuve, Ed. Academia-Bruylant, 2007 ; sur la typologie des phases de la genèse, voir « Qu'est-ce qu'un brouillon ? Le cas Flaubert », in Pourquoi la critique génétique ? Méthodes et théories, dir. M. Contat et D. Ferrer, CNRS Éditions, 1998. Pour une présentation d’ensemble de la génétique textuelle, voir La Génétique des textes, Nathan, coll. « 128 », 2000.
40 Voir « Qu’est-ce qu’une rature ? », in B. Rougé (éd.), Ratures & repentirs. Publications de l’Université de Pau, 1996.
41 « Flaubert : la littérature et les savoirs » I et II. À paraître. [Savoirs en récits I. Flaubert : la politique, l’art, l’histoire, dir. A.Herschberg Pierrot ; Savoirs en récits II. Éclats de savoirs (Balzac, Nerval, Flaubert, les Goncourt), dir. J. Neefs, Saint-Denis, PUV, 2010]. Le séminaire II, 2006-2007, est audible sur le site de l’ITEM.
42 Romans d’archives, dir. R. Debray Genette et J. Neefs, Presses Universitaires de Lille, 1987 : voir sur Flaubert, R. Debray Genette « Les débauches apographiques de Flaubert (l'avant-texte documentaire du festin d'Hérodias)».
43 Voir M. Foucault, « La bibliothèque fantastique », in Travail de Flaubert, dir. G. Genette et T. Todorov, Paris, Seuil, 1983.
44 Voir par exemple, A. Herschberg Pierrot, « Ironie et érudition : le second volume de Bouvard et Pécuchet », in Les Lieux du réalisme. Pour Philippe Hamon. Paris, Édition L'improviste ; Presses Sorbonne Nouvelle, 2005.
45 « Madame Bovary et les savoirs ». À paraître aux Presses Universitaires de la Sorbonne-nouvelle. [Madame Bovary et les savoirs ; dir. P.-L. Rey et G. Séginger, 2009]. Outre les interventions citées de J.-M. Privat et É. Le Calvez, signalons les exposés d’inspiration génétique de N. Sugaya sur le vitalisme dans Madame Bovary, et de K. Matsuzawa sur Madame Bovary et Tocqueville.
46 A. Bouvier, Traduire la croyance : Écriture et translation dans Salammbô de Flaubert, thèse de doctorat, dir. J. Neefs, Université Paris 8, décembre 2007, 625 p. Voir aussi A. Bouvier, « Jéhovah égale Moloch : une lecture « antireligieuse » de Salammbô », Romantisme, n° 136, 2007. Sur Salammbô, voir C. Gothot-Mersch, « Documentation et invention » et G. Séginger, « Mythes et religion dans Salammbô » in Salammbô de Flaubert, histoire, fiction. Textes réunis par D. Fauvel et Y. Leclerc. Paris, Champion, 1999.
47 Paris, Champion, 1997. Voir G. Séginger, Flaubert. Une éthique de l’art pur. SEDES, 2000.
48 M. Neiland, Les Tentations de saint Antoine” and Flaubert's Fiction. A Creative Dynamic, Amsterdam-Atlanta, 2001. Rappelons l’ouvrage de J. Bem, Désir et savoir dans l’œuvre de Flaubert. Étude de La Tentation de saint Antoine, Neuchâtel, À La Baconnière, 1979.
49 La Genèse de la danse de Salomé. L’« Appareil scientifique » et la symbolique polyvalente dans Hérodias de Flaubert, Presses Universitaires de Keio, Tokyo, 2006. Voir aussi A. Grésillon, « Genèse de Salomé », Genesis 17, 2001.
50 Paris, José Corti, 2005.
51 Un numéro de la Revue Flaubert n° 4, 2004 sur « Flaubert et les sciences » est dirigé par F. Vatan. Voir aussi l’article de J. Gayon, « Agriculture et agronomie dans Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert », Littérature, n° 109, 1998 et M. Wada, « L'épisode de la chimie dans Bouvard et Pécuchet de Flaubert ou comment narrativiser une ambiguïté scientifique », Études de langue et littérature françaises, n° 70, 1997.
52 Voir S. Dord-Crouslé, « Flaubert et la “religion moderne ”. À partir du dossier “Religion” de Bouvard et Pécuchet », Revue Flaubert n° 4, 2004 ; A. Yamazaki, « Bouvard et Pécuchet ou la pulvérisation de la philosophie », Études de langue et de littérature françaises, n° 90, mars 2007. Voir aussi le numéro 6 de la revue Gustave Flaubert, à paraître chez Minard en 2008 [« Fiction et philosophie », 2008].
53 Le colloque de Boulder, USA, en mars 2007, organisé par C. Matthey, portait sur ce sujet, ainsi que le n° 5, 2005, de la Revue Flaubert. Voir aussi K. Ogura, « Le discours socialiste dans l’avant-texte de L’Éducation sentimentale », Gustave Flaubert 4, 1994.
54 M. Wada, Roman et éducation. Étude génétique de Bouvard et Pécuchet de Flaubert. Thèse de Doctorat, dir. J. Neefs. Université Paris 8, 1995, 938 p. S. Dord-Crouslé, Bouvard et Pécuchet et la littérature : étude génétique et critique du chapitre V de Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert. Thèse de Doctorat, dir. J. Neefs. Université Paris 8, 1998, 1015 p. Norioki Sugaya, Les Sciences médicales dans Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert. Thèse de Doctorat, dir. J. Neefs. Université Paris 8, 1999, 695 p.
55 Article paru dans Bibliothèques d’écrivains, dir. P. D’Iorio et D. Ferrer, Paris, CNRS Éd. 2001.
56 Cette base bibliographique qui se constitue est coordonnée par J. Neefs : Bibliographie "éducation" pour Bouvard et Pécuchet (M. Wada), Bibliographie "médicale" pour Bouvard et Pécuchet (N. Sugaya), Bibliographie "magnétisme", Bibliographie "philosophie" pour Bouvard et Pécuchet(A. Yamazaki), Bibliographie "littérature-esthétique" pour Bouvard et Pécuchet (S. Dord-Crouslé).
57 Publications de l’Université de Rouen, 2001. On trouvera aussi sur le site du centre Flaubert de Rouen une liste des lectures pour Hérodias, les inventaires des livres empruntés par Flaubert dans les bibliothèques publiques, et une reconstitution de la bibliothèque de Flaubert à partir de différentes sources.
58 Le Letture / La Lettura di Flaubert, a cura di L. Nissim. Cisalpino, Istituto Editoriale Universitario, Quaderni di Acme 42, 2000. Voir aussi dans le même volume, J. Neefs, « Lire, imiter, copier. De l’usage des livres dans Bouvard et Pécuchet ».
59 Voir aussi l’édition de P.-M. de Biasi à l’Imprimerie nationale, 1994.
60 Voir aussi la réédition 2007 de Trois contes en GF-Flammarion, par P.-M. de Biasi.
61 Bouvard e Pecuchet. Canovacci. T 1, a cura di L. Caminiti Pennarola ; prefazione di Roger Kempf ; trad. di G. Angiolillo Zannino. Milano, Rizzoli, 1992. 481 p. — Sciocchezzaio. Dizionario dei luoghi comuni. Catalogo delle idee chic. T 2, a cura di L. Caminiti Pennarola ; trad. di G. Angiolillo Zannino. Milano, Rizzoli, 1992. 906 p. La nouvelle traduction américaine de Bouvard et Pécuchet par M. Polizzotti, Bouvard and Pécuchet, Dalkey Archive Press, 2005, contient en traduction deux fragments de scénarios pour la « copie », Le Dictionnaire des idées reçues et le Catalogue des idées chic.
62 Bouvard und Pecuchet. Aus dem Französischen neu übersetzt, annotiert und mit einem Nachwort versehen von Hans-Horst Henschen, Frankfurt am Main, Eichborn Verlag, 2003. — Universalenzyklopädie der Menschlichen Dummheit. Ein Sottisier. Herausgegeben, übersetzt und annotiert von H.-H. Henschen, Berlin, Eichborn, 2004. 732 p. —Universalenzyklopädie der Menschlichen Dummheit. Ein Sottisier. Transkribierte Handschriften und Kommentäre. Herausgegeben, übersetzt und annotiert von H.-H. Henschen, Berlin, Eichborn, 2004. 208 p. — Wörterbuch der gemeinen Phrasen, Berlin, Eichborn, 2005. A. Barjonet rend compte de cette édition, revue sur les manuscrits, dans « Flaubert dans la recherche, la presse et l’édition allemandes (1985-2005) », in Nouvelles lectures de Flaubert. Recherches allemandes. Textes réunis par J. Bem et Uwe Dethloff avec la collaboration d’A. Barjonet, Günter Narr Verlag Tübingen, 2006, p. 162-163.
63 Voir à ce sujet les articles de C. Gothot-Mersch, et de J. Bem dans Gustave Flaubert 5, Minard, 2005. Pour une analyse critique de la collection et une histoire de cette Pléiade « Flaubert » au devenir mouvementé, voir P.-M. de Biasi « La Pléiade et l’approche génétique des textes », à paraître dans les actes du colloque « La Pléiade : bibliothèque, institution, imaginaire », (Aix-en-Provence, 24-26 mai 2007). [Paru dans Joëlle Gleize et Philippe Roussin (dir.), La Bibliothèque de la Pléiade. Travail éditorial et valeur littéraire. Paris, Éditions des archives Contemporaines 2009].
64 Voir aussi Mémoires d'un fou, Novembre et autres textes de jeunesse, éd. Y. Leclerc, GF-Flammarion, 1991.
65 Publications de l’Université de Rouen, 1999. Une édition par P.-M. de Biasi des Carnets de voyage de Flaubert est à paraître prochainement.
66 Voir Y. Leclerc, « Où en sont les éditions de correspondances ? », Gustave Flaubert 5, 2005. Notons que le statut de la correspondance a changé pendant les quinze dernières années (ceci ne concerne pas seulement Flaubert). Elle est devenue « l’œuvre de l’œuvre » (voir L’Œuvre de l’œuvre. Études sur la Correspondance de Flaubert, dir. R. Debray Genette et J. Neefs, Saint-Denis, PUV, 1993).
67 G. Flaubert – G. de Maupassant, Correspondance, éd. par Y. Leclerc, Paris, Flammarion, 1993 ; B. Donatelli, Flaubert e Taine. Luoghi e tempi di une dialogo. Rome, Nuova Arnica editrice, 1996, 2e éd. 1998 ; G. Flaubert - les Goncourt, Correspondance, éd. par P.-J. Dufief, Paris, Flammarion, 1998 ; G. Flaubert – A. Le Poittevin, G. Flaubert – M. Du Camp, Correspondances, éd. par Y. Leclerc, Paris, Flammarion, 2000 ; L. Bouilhet, Lettres à Gustave Flaubert, éd. par M. L. Capello, Paris, CNRS Éditions, 1996 ; Lettres à Flaubert, deux volumes édités par R. M. Palermo Di Stefano, Napoli, Edizione Scientifiche Italiane, 1997.
68 La distinction est due à P.-M. de Biasi. Voir « Édition horizontale, édition verticale : pour une typologie des éditions génétiques (le domaine français 1980-1995) » in Éditer des manuscrits : archives, complétude, lisibilité. Études réunies et présentées par B. Didier et J. Neefs, Saint-Denis, PUV, 1996 et La Génétique des textes, op. cit.
69 G. Flaubert, L’Éducation sentimentale. Scénarios, éd. par T. Williams, Paris, José Corti, 1992, à compléter avec les scénarios publiés par É. Le Calvez dans La Production du descriptif, op. cit.
70 Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2005. Rappelons aussi la publication de « Causerie sur la librairie nouvelle » (pastiche d’article accordé par Flaubert à L. Colet, paru en mai 1854 dans Les Modes parisiennes sous la signature d’« Arthur ») dans Littérature, n° 88, 1992, par A. Herschberg Pierrot.
71 Madame Bovary. Mœurs de province. La censure dévoilée. Rouen, Alinéa. Point de vue. E. Brunet, 2007.
72 G. Séginger, Fiction et documentation. Les manuscrits Flaubert à la Fondation Bodmer, Bibliotheca Bodmeriana,Bâle, Schwabe, 2008 [parution 2010]. Je remercie Mme S. Messerli, de la fondation Bodmer, et G. Séginger pour leurs informations.
73 « Un dossier de Flaubert mal connu : les notes pour le chapitre “Littérature” de Bouvard et Pécuchet », in Histoires littéraires, vol. n° 24, 2005.
74 M. Durel, Classement et analyse des brouillons de Madame Bovary de Gustave Flaubert. Vol. I, Classer et interpréter ; Vol. II, Tableau de classement génétique. Thèse de Doctorat, dir. Y. Leclerc. Université de Rouen, 2000.
75 Une formation génétique minimale, une pratique de l’écriture flaubertienne, et plusieurs relectures, sont indispensables pour mener à bien un tel travail, qui nécessite de se reporter aux états successifs du passage pour bien déchiffrer, et pour lire les fragments sous les ratures, comme le préconise D. Girard dans son « Histoire des transcriptions de Madame Bovary », sur le site Flaubert de l’Université de Rouen. Le livret accompagnant la réédition de l’édition originale de Madame Bovary, publie des extraits de cette transcription, que l’on peut confronter avec le fac-similé du manuscrit en regard (Y. Leclerc, « Madame Bovary à l’heure d’internet » dans : G. Flaubert, Madame Bovary. La censure et l’œuvre, Rouen, Alinéa, Point de vues, É. Brunet, libraires-éditeurs, 2007).
76 On trouvera les détails de ce programme à l’adresse suivante : <http://lire.ish-lyon.cnrs.fr/spip.php?rubrique92>. Au colloque de Cerisy, P.-M. de Biasi et S. Giraud ont présenté l’édition électronique de Saint Julien l’Hospitalier, préparée dans le cadre du programme précédent ACLAM, et intégrée aux recherches pour OPTIMA, et S. Dord-Crouslé exposait le programme portant sur les dossiers de Bouvard et Pécuchet.
77 Voir D. Boltz « Un bain de jouvence pour Emma ou le cent-cinquantenaire de Madame Bovary »,Histoires littéraires n° 34, premier trimestre 2008.
78 Voir aussi P.-M. de Biasi, Les Secrets de l’homme-plume, Paris, Hachette, 1995.
79 Op. cit., ouvrage issu d’un colloque à Londres de 1996.Voir les articles de T. Williams sur L’Éducation sentimentale et de P. M. Wetherill.
80 Op. cit. Volume issu d’un colloque tenu à Bruxelles en octobre 2000. Trois articles portent sur la genèse : J. Neefs, « Flaubert et la mimesis scénarique », P.-M. de Biasi, « Roman et histoire : une écriture subliminale » (sur L’Éducation sentimentale), É. Le Calvez, « Salammbô dévoilée : génétique du portrait ».
81 Op. cit. A. Barjonet y publie une bibliographie de la recherche allemande sur Flaubert, 1985-2005, la bibliographie précédente étant consultable sur le site Flaubert de l’Université de Rouen.
82 S. Stephens (ed.), Peter Lang, 2007, avec des articles d’A. Green, de P. M. Wetherill, et de J. Neefs.
83 Voir l’analyse par G. Séginger des Règles de l’art de P. Bourdieu(ainsi que la discussion du livre à sa parution par P.-M. de Biasi dans un entretien avec P. Bourdieu « Tout est social », Le Magazine littéraire n° 303, oct. 1992, en ligne sur le site <www.pierre-marc-debiasi.com>). A signaler aussi dans Gustave Flaubert n° 5, l’étude par É. Le Calvez des brouillons de la scène du fiacre dans Madame Bovary.
84 À paraître dans les Publications de l’Université de Rouen, G. Séginger, Le Temps de l’œuvre. Les scénarios des Tentations de saint Antoine de Flaubert.
85 Repris dans P. Michon, Le Roi vient quand il veut, Paris, Albin Michel, 2007.
86 Voir la note 35.
87 À paraître, Niemeyer, Tübingen, 2008 [Le Flaubert réel, dir. Barbara Vinken, Peter Fröhlicher]. J. Neefs y traite de « La prose du réel » et P.-M. de Biasi du « cryptage du réel dans l’Éducation sentimentale ».
88 Les textes en sont publiés dans Modern Language Notes, Baltimore, vol. 22, n° 4, septembre 2007. Voir P.-M. de Biasi, « Secrets d'écriture, écritures du secret. Les procédures de cryptage dans Madame Bovary» et A. Herschberg Pierrot, « Effets de voix dans Madame Bovary ».
89 Atti del convegno internazionale Madame Bovary. Préludes, présences, mutations. Preludi, presenze, mutazioni. Messina, 26-28 ottobre 2008, a cura di R. M. Palermo Di Stefano, S. Mangiapane. Academia Peloritana dei Pericolanti, Messina-Napoli, Edizioni Scientifiche Italiane, 2007.Voir D. Girard « La transcription des brouillons de Madame Bovary : une aventure humaine et intellectuelle », A. Herschberg Pierrot, « Madame Bovary et les idées reçues », S. Dord-Crouslé, « Genèse et disparition de la « Panagaudopole ». L’épisode supprimé du jouet des enfants Homais (Madame Bovary, II, 14) », S. Mangiapane, « Construire le dialogue/déconstruire la communication : genèse de la conversation entre Emma Bovary et l’abbé Bournisien ».
90 Voir la note 45.
91 P. Buvik a réédité en 2006 Le Bovarysme de J. de Gaultier aux Presses de l’Université Paris-Sorbonne.
92 Intervention de S. Dord-Crouslé sur « La politique dans les dossiers préparatoires de Bouvard et Pécuchet ».
93 « Madame Bovary c’est nous ! ». Lo sguardo dei giovani sul romanzo di Flaubert. Giornata di studi a cura di B. Donatelli, Roma, 11 dicembre 2007 (Roma Tre, Dipartimento di Letterature Comparate) et « Balzac, Flaubert. La genèse de l’œuvre et la question de l’interprétation, Université de Nagoya, 14-16 décembre 2007 [Publié en 2009]. [Le colloque de Rouen est publié dans le Bulletin Flaubert-Maupassant, n° 23, 2008].
94 Un numéro de la revue Œuvres et critiques esten préparation sur la réception de Flaubert chez les écrivains du XXe et XXIe siècle (dir. A. Herschberg Pierrot). [Œuvres et critiques XXXIV, 1, 2009]
95 Le premier texte de L’Invention du présent, paru chez Fata Morgana en 2006, porte sur « Gustave Flaubert ».