Arnaud Genon & Isabelle Grell (dir.), : « Lisières de l’autofiction. Enjeux géographiques, artistiques et politiques »

25/01/2016

Voici plus de trente ans que l’autofiction nourrit les débats critiques et universitaires, et le concept va aujourd’hui bien au-delà d’un phénomène littéraire franco-français. Ce volume en est témoin, à travers ses explorations internationales. L’autofiction déjoue aussi les limites artistiques par son exposition à la photographie, au dessin ou au cinéma. Elle dépasse enfin les frontières sociopolitiques, montrant que l’écriture de soi ne peut être qu’écriture engagée avec l’autre.

Un voyage, donc, aux lisières de l’autofiction (ou plutôt de ses définitions les plus étroites), lors d’un colloque qui réunissait à Cerisy chercheurs, écrivains et artistes d’horizons divers, autour de discussions, de lectures et d’entretiens variés. En sont issus aussi bien des textes théoriques permettant d’actualiser notre réflexion sur l’autofiction, que des textes proprement littéraires.

Arnaud Genon est docteur en littérature française et professeur de lettres modernes à l’école européenne de Karlsruhe. Spécialiste d’Hervé Guibert et de l’autofiction en général, il a publié plusieurs articles et ouvrages sur la question, notamment Hervé Guibert, l’écriture photographique ou le miroir de soi (avec Jean-Pierre Boulé, PUL, 2015).

Isabelle Grell, spécialiste de l’autofiction, dirige le groupe « Genèses d’autofictions » à l’ITEM / CNRS / ENS. Elle a consacré plusieurs articles à l’étude des textes de Serge Doubrovsky dont elle a tout récemment édité le tapuscrit inédit intitulé Le Monstre (Grasset, 2014). Elle avait déjà dirigé le volume Autofiction(s). Colloque de Cerisy dans la présente collection (avec Claude Burgelin et Roger-Yves Roche, PUL, 2010).

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Isabelle Grell

SANS FRONTIÈRES

Watakushi shôsetsu et autofiction : quelques notes en marge d’un texte fameux de Kobayashi Hideo
Philippe Forest

Double culture et autofiction chez Marguerite Duras, Assia Djebar, Taos Amrouche et Nina Bouraoui
Najet Limam-Tnani

Réflexions sur le statut de l’autofiction dans la littérature arabe
Mhamed Dahi

L’autofiction africaine : du collectif à l’individuel à travers la construction mémorielle
Karen Ferreira-Meyers

L’autofiction brésilienne : une écriture limite
Luciana Hidalgo

SE DONNER À VOIR

(Des)saisissements : photographie, autobiographie, fiction
Véronique Montémont

Autofiction et expofiction : entre les deux, l’artiste s’expose
Sandrine Morsillo

Autoportrait et autofiction
Annie Pibarot

L’imaginaire des corps en dé-réalisation dans les films de Monteiro et de Guibert
Pierre Arbus

La mise en fiction et l’image : Guibert et Zabat
Jean-Pierre Boulé

DU JE AU NOUS

Politique et autofiction
Chloé Delaume

L’autofiction comme en(je)u politique dans l’œuvre d’Abdellah Taïa
Arnaud Genon

Dire quelque chose de soi : la théorie du genre de Judith Butler comme autofiction philosophique
Nathanaël Wadbled

Le moment sauvage de l’autobiographie : le tournant des années 1990 
Thomas Clerc

THÉORIE, PRATIQUE

Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre (les autoportraits dans la valise)
Anne Gorouben

Autofiction et jeux collectifs
Mathieu Simonet

Une expérience de l’autofiction à Prague : l’écriture transfrontalière (2008-2012)
Claire Legendre

Mon ennemie préférée : l’autofiction jouée, déjouée, rejouée
Mélikah Abdelmoumen

Tout ce que j’écris coule de la même source : moi
Entretien avec Abdellah Taïa
Propos recueillis par Arnaud Genon
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Les contributions d’Annie Jouan-Westlund, de Catherine Ponchon et d’Anne Strasser qui n’ont pu, faute de place, être recueillies dans ce volume, pourront être consultées sur le site Internet des Presses universitaires de Lyon : http://presses.univ-lyon2.fr/produit.php?id_produit=996

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Éd. : Presses universitaires de Lyon
ISBN-13 : 978-2-7297-0899-3