Séminaire :
Séminaire « Décrire la création » / 2024-202521/11/2024, ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Lettres 3 (16h-18h)
Albert Marquet, Au critique fourbu, dessin sur papier, s.d., Paris, INHA, Archives 80/166/4. Photographie personnelle. [Transcription : « Projet d’enseigne en acier trempé pour Monsieur Louis Vauxcelles en souvenir d’une très agréable collaboration / Marquet »]
Critique d’art et journaliste prolifique du début du XXe siècle, Louis Vauxcelles (1870-1943) a aussi bien été un soutien fidèle qu’un contempteur redoutable pour les créateur.ices de son temps dont il a suivi assidument l’actualité. Si la postérité l’a souvent perçu comme un ennemi de l’art moderne et des avant-gardes, sa position critique était en réalité bien plus nuancée. Afin de dépasser les idées reçues et d’étudier sa pratique dans toute sa complexité, j’ai choisi, dans ma thèse, d’analyser en profondeur son processus critique en m’intéressant particulièrement à l’élaboration de ses écrits.
Pour ce faire, je m’appuie sur les méthodes de la critique génétique, en croisant ses textes publiés dans la presse, les catalogues d’expositions de galerie et les ouvrages, avec les nombreux documents de son fonds d’archives (dossiers, brouillons, documents annotés, etc.), ainsi que ses correspondances, les ouvrages de sa bibliothèque personnelle et les objets de sa collection.
Dans cette présentation, j’exposerai plusieurs problèmes et questionnements liés à l’analyse des textes d’un critique d’art extrêmement productif, lorsqu’on les considère en tant que produits journalistiques et littéraires, mais surtout en tant que témoins d’une réception directe de l’art alors contemporain.
Camille Philippon est doctorante en histoire de l’art à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, lauréate de la bourse FARMO du musée d’Orsay. Elle est également co-fondatrice de l’association F.A.R. (Femmes artistes en réseaux) dédiée à la valorisation des archives de groupes de créatrices en France aux XIXe et XXe siècles.