Séminaire et activités de l’équipe « Multilinguisme, Traduction, Création » /2024-2025 Séminaire général de critique génétique / 2024-2025

01/04/2025, ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Dussane (17h-19h00)

Photo de Silvia Baron SupervielleRencontre avec Silvia Baron Supervielle, écrivaine, traductrice, autotraductrice, animée par Stavroula Katsiki (Université Paris 8, TransCrit / ITEM)
L’œuvre singulière et polymorphe de Silvia Baron Supervielle pourrait être envisagée comme une expérience plurielle de la traduction, que celle-ci consiste à écrire dans une langue presque étrangère et sans cesse réinventée — le français qui écarte sans l’étouffer l’espagnol natal —, à traduire d’autres écrivains (notamment argentins, mais aussi français, selon les mouvements du cœur qui font de la traduction une rencontre amoureuse), et enfin à traduire ses propres écrits, ultime manière de repousser les frontières au profit d’un exil libérateur. Pour cette écrivaine-traductrice qui navigue entre les langues pour atteindre « l’au-delà du mot », la traduction reste néanmoins un mystère qu’elle ne cesse d’interroger, dans ses textes diversifiés sinon hybrides (de la poésie à l’essai, en passant par le roman, le récit et la nouvelle), ainsi que dans ses nombreux paratextes — articles, préfaces, entretiens, correspondances, etc. —, à travers un véritable continuum qui pense l’énigme de la langue transfigurée. L’exploration du fonds Silvia Baron Supervielle à la Bibliothèque nationale de France offre un éclairage précieux sur cette quête originale conjuguant création et réflexion, grâce aux traces vivantes des manuscrits, qui révèlent un peu la part secrète de la métamorphose qu’est la traduction de soi et des autres.

Cette rencontre sera l’occasion d’échanger avec l’auteure sur l’ensemble de ses expériences.

Silvia Baron Supervielle, née à Buenos Aires, aime à se dire un écrivain du Río de la Plata converti à la langue française. Elle vit à Paris depuis 1961, où elle a publié une trentaine d’ouvrages – poésie, nouvelles, romans, récits, essais. Elle est la traductrice de nombreux auteurs, notamment argentins, comme Jorge Luis Borges ou encore Alejandra Pizarnik, et de Marguerite Yourcenar en espagnol. Elle a également réalisé l’autotraduction de ses poèmes.

Stavroula Katsiki est maîtresse de conférences en sciences du langage à l’université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, membre de TransCrit et chercheuse associée à l’ITEM. Spécialiste de pragmatique contrastive et d’analyse du discours, elle mène des recherches sur le plurilinguisme littéraire et la traduction, notamment sur l’œuvre de l’écrivaine-traductrice Silvia Baron Supervielle.