Séminaire :
Séminaire Flaubert « Famille(s) et relations familiales, II » / 2023-202402/02/2024, Visioconférence (zoom) à partir de 14h.
La lecture conjointe de la scène de l’exécution du portrait de l’enfant mort dans L’Éducation Sentimentale et de ses réminiscences chez Zola et chez Mirbeau nous conduira à réfléchir aux conséquences — philosophiques, esthétiques et poétiques — du travail de sape que ces scènes opèrent à la fois sur la place et le rôle dévolus à l’enfant dans son environnement familial, mais aussi sur la tradition du portrait d’enfant dans l’art du XIXe siècle. Plus précisément, nous nous interrogerons sur le genre particulier du portrait funéraire, qui connaît un regain de vigueur dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment favorisé par l’épanouissement de la photographie. Le portrait de l’enfant mort, censé conjurer une inadmissible absence et perpétuer la mémoire de l’être cher, en vertu de sa capacité à opérer le transfert du corps dans l’image, tout en participant du culte rendu aux morts, provoque paradoxalement une série de déplacements : de la dévotion à l’esprit du défunt à un attachement à un artéfact, du sujet à l’objet, de la relique à l’ornement, des valeurs cultuelles traditionnelles à des valeurs d’usage. Nous verrons alors que c’est peut-être à ces déplacements problématiques que s’attache, in fine, l’ironie des scènes de portraits mortuaires dans les romans.
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