Séminaire Schwarz-Bart / 2024-2025

30/04/2025, En visioconférence, 14h-16h (lien disponible sur demande)

Déclinaisons de l’œuvre Schwarz-Bartienne 2/2
Ti Jean l’Horizon de Simone Schwarz-Bart, du roman à la BD, l’art de la transposition de Roland Monpierre” | Esther Eloidin, nouvelliste, romancière et docteure en anthropo-musicologie, Université des Antilles (Martinique)

“Explorations transculturelles : traduire l’œuvre des Schwarz-Bart” | Anaïs Stampfli, chargée de cours à l’Université de Lausanne (Suisse)

Séminaire en ligne (lien zoom sur demande à Fanny Margras <margras.fanny@gmail.com>)

ESTHER ELOIDIN
Ti Jean l’Horizon de Simone Schwarz-Bart, du roman à la BD, l’art de la transposition de Roland Monpierre
Après plusieurs mois d’étroite collaboration et d’échanges, Roland Monpierre et Simone  Schwarz-Bart présentent une adaptation originale de Ti Jean L’Horizon (2021) en bande  dessinée. Que retenir de cette bande dessinée transpositive ? Qu’ont décidé de restituer les  auteurs du récit original ? Faut-il établir une hiérarchie entre l’œuvre-source et l’adaptation ?

Imaginer ce récit aux multiples ramifications et diverses intrigues croisées dans un album sans  en faire un fade résumé relevait d’une vraie gageure : Simone Schwarz-Bart, ardente  défenderesse de la transmission, est activement impliquée dans ce travail de réécriture. Elle  accepte volontiers de sacrifier une grande partie de son roman au profit d’une transposition  subtile à un nouveau médium. Cette communication analysera le pouvoir évocateur du dessin  de Roland Monpierre qui donne à redécouvrir l’histoire de Ti-Jean L’Horizon à travers une  sélection d’instants chargés, denses et épiques qui a su gagné les faveurs d’un plus large  lectorat. Reste-t-il de l’ouvrage l’essence de l’histoire et un concentré de situations intenses  mêlant rites magiques à la science-fiction ? »

Biographie
Doctorante en anthropo-musicologie à l’Université des Antilles, Esther Eloidin est aussi  auteure-nouvelliste et romancière. Anciennement professeur-documentaliste, professeur  d’éducation musicale et de chant choral dans le secondaire et directrice d’un centre des arts et  du spectacle dans le nord de la Martinique, elle est aussi animatrice et journaliste radio. Son  domaine de recherche concerne les textes de chansons grivoises antillaises sur lesquels elle  s’appuie pour analyser l’évolution de la société antillaise. Elle a publié ‘Biguine d’amour’ :  l’intermélodicité ‘récituelle’ dans La Mulâtresse Solitude (2021) ; Quatre siècles de chansons  grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane (2021) et Papy Héloise, Un artiste aux multiples  facettes suite à un travail de collecte incluant un recueil de partitions d’un musicien de guitare  hawaïenne, Lunel Héloise (2004). En 2003, elle a soutenu son mémoire « La haute taille  : tradition musicale rurale du sud de la Martinique » à l’université de Nice Sophia Antipolis.
ANAIS STAMPFLI
Explorations transculturelles : traduire l’œuvre des Schwarz-Bart
Il sera ici question des raisons pour lesquelles on peut envisager la traduction des œuvres d’André et Simone Schwarz-Bart comme un vecteur de liens transculturels. Cet article propose une réflexion d’ensemble sur les quatre apports majeurs des traducteurs des œuvres des époux Schwarz-Bart issues de ce que l’on nomme le cycle antillais. Après avoir évoqué la particularité du style des récits d’André et Simone Schwarz-Bart, nous verrons que la traduction permet de mettre en lumière la genèse des œuvres sources tout en se faisant elle-même espace de recréation, support de réflexion sur les liens entre les langues et moyen de penser ensemble différents espaces géographiques.
Anaïs Stampfli, membre du comité de rédaction de la revue Continents Manuscrits – Génétique des textes littéraires (CNRS/ENS) et co-coordinatrice du groupe de recherche Schwarz-Bart de l’équipe Manuscrits francophones (Institut des Textes et des Manuscrits modernes – ITEM), est chargée de cours à l’Université de Lausanne (Suisse). En 2016, elle a soutenu une thèse qui a fait l’objet d’une monographie parue en 2020 chez Peter Lang et qui est intitulée La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain. Par ailleurs, elle a publié une dizaine d’articles sur les langues d’écriture de romanciers martiniquais, guadeloupéens et haïtiens (Maryse Condé, André et Simone Schwarz-Bart, Daniel Maximin, Patrick Chamoiseau et Frankétienne, entre autres) et sur la traduction d’écrits plurilingues. Parallèlement, elle a dirigé plusieurs ouvrages collectifs (notamment un dossier sur le récit de voyage aux Outremers français paru en mars 2019 dans la revue Viatica, un dossier consacré à la traduction en Afrique paru en 2022 dans le n°53 de la revue Études littéraires Africaines ainsi que les actes des journées d’étude lausannoises sur les époux Schwarz-Bart parus en 2022 sur Fabula).