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Responsable : Aurèle Crasson

L’équipe « Écritures des XXe – XXIe » siècles rassemble des chercheurs qui, pour les premiers, se sont constitués autour de l’étude des manuscrits de Louis Aragon en profitant du legs au CNRS des manuscrits de ce dernier .  L’étude des brouillons de Celan, Barthes et des écrits littéraires de Sartre ont formé jusqu’à très récemment l’essentiel de cette équipe précédemment intitulée « Écritures du XXe siècle ».  Si les recherches sur les manuscrits d’Aragon ont sans nul doute participé à la formalisation d’une méthodologie d’analyse génétique, celle-ci s’est enrichie, modulée, étendue grâce aux particularités relevées dans les différents corpus étudiés d’auteurs du XXe siècle parmi lesquels figurent depuis 2015 ceux de Joseph Kessel. Dans cette méthodologie d’analyse, fondée sur le principe du relevé des traces graphiques factuelles laissées dans les brouillons (les ratures, comme les repentirs, soulignait Aragon), se sont notamment développées des méthodes de transcription scripturale des brouillons qui rendaient alors possible l’interprétation de chronologies d’écriture des manuscrits et les analyses critiques du texte.

Après des années de recherches qui ont produit une importante bibliographie sur les corpus historiques (Celan, Sartre et plus récents, Barthes), cette équipe se renouvelle en s’ouvrant depuis peu à des corpus appartenant à des domaines particuliers : journalistiques comme dans le cas de J. Kessel, historiques ou encore politiques (en formation) mais qui relèvent néanmoins d’une écriture littéraire. Par ailleurs, elle fait aussi entrer le XXIe siècle dans son périmètre d’études d’écrits contemporains. Ce faisant, elle engage par la-même une réflexion sur les nouveaux supports de création textuelle dont se sont emparés les auteurs : instruments et medium d’écriture et de production (ordinateurs et logiciels), supports de stockage (disques durs et autres périphériques, cloud) et de circulation des textes (mails, réseaux, web).

De nombreux écrivains conservent encore une écriture manuscrite, ne serait-ce que comme outil de relecture sur tirages d’imprimantes (corrections manuscrites qui seront reportées ou non numériquement). Ces états de textes imprimés constituent des archives matérielles, qui, cumulées avec les fichiers numériques parfois dupliqués voire hybridés dans différents supports, bouleverse l’établissement d’une Archive.

L’étude génétique des productions de la seconde moitié du XXe siècle et de ce début de XXIe ne peut donc se départir de l’analyse de leurs propriétés matérielles. Lorsqu’il est possible de recourir à des descriptions codicologiques pour dater un manuscrit, reconnaitre un filigrane ou identifier la main d’un auteur, ce sont d’autres types d’information que les supports numériques engendrent, et qui, de plus, ne sont pas nécessairement implicites. Il s’agit essentiellement de métadonnées stockées à divers endroits (ordinateur, système d’exploitation, logiciels, fichiers, etc.) qu’il s’agit d’extraire et d’analyser pour envisager la possibilité d’étudier un processus d’écriture nativement numérique. L’examen de ces métadonnées participe de fait à une transformation des méthodologies de l’analyse génétique en usage.

Fort de ce constat,  il paraissait évident pour l’équipe d’instruire un groupe de travail autour des technologies (rétro ingénierie, shell, nouveaux outils) rendant possible l’étude de corpus nativement numériques en accueillant des chercheurs confrontés à des archives dont l’accessibilité même est loin d’être immédiate et en partageant avec eux outils et nouveaux savoirs susceptibles de constituer une base de connaissances techniques d’établissement et d’exploitation de corpus numériques.

Les bibliothèques et centres d’archives accueillent depuis quelques décennies des archives textuelles d’un nouveau genre, usuellement nommées « nativement numériques » (archives produites sur des ordinateurs avec des logiciels de traitement de texte) pour les différencier des archives numériques (qui proviennent de numérisations). Ces archives qui viennent parfois compléter un fonds d’auteur existant, posent de multiples questions, tant d’ordre archivistique que d’exploitation scientifique.  C’est sur l’expérience du projet Derrida Hexadecimal (A.Crasson, J.Pedrazzi, J.-L. Lebrave, L. Alonso) initié en 2018, pour lequel il s’agissait d’explorer les supports numériques de Jacques Derrida, que ce nouveau groupe s’est ouvert.

 

 

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Responsable : Aurèle Crasson

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  • Barthes. Séminaire  / 2018

    Barthes. Séminaire / 2018

      Le séminaire Barthes (Groupe Barthes de l’ITEM- Université de Paris Diderot-Centre Roland Barthes) manifeste une double ambition : rendre compte de l’actualité de la recherche sur l’oeuvre de Roland Barthes, accueillir les interventions de chercheurs, français et étrangers, travaillant sur ses archives. Ce séminaire mensuel est ouvert à tous publics. Responsables